samedi 8 décembre 2012

Kuala Lumpur

Nous avons choisi de faire un escale à Kuala Lumpur sur le chemin entre l'Indonésie et la Thaïlande. La ville m'intriguait depuis quelques temps. En fait,  depuis le jour où j'ai vu les magnifiques tours Petronas en photo. À défaut de temps pour visiter davantage la Malaisie, nous avons planifié 3 jours dans la capitale. Kuala Lumpur s'avère être une destination intéressante, du fait qu'elle est constituée d'un grand melting pot culturel. En fait, on y retrouve 3 groupes ethniques principaux: les Malais, les Chinois et les Indiens. Cette diversité ethnique implique par conséquent une diversité culinaire (miam!) et religieuse. On peut observer dans la ville plusieurs lieux ou monuments consacré à l'islam principalement, mais aussi au bouddhisme, à l'hindouisme et même au christianisme.  Ainsi donc, visiter Kuala Lumpur (KL) donne l'impression de visiter plusieurs pays à la fois.

Nous sommes arrivés de soir, à la veille de la fête de l'indépendance de la Malaisie, qui se tient le 31 août. Nous avons déniché une chambre dans le quartier animé de Bukit Bintang. Nous étions à côté d'une discothèque qui faisait jouer sa musique à tue-tête, mais comme nous étions fatigués de notre journée de transport, nous avons trouvé sommeil sans trop de problème (ce qui ne sera pas le cas pour les nuits suivantes). Nous avons même manqué les festivités de la fête nationale, qui sont apparemment des défilés dans les rues et rassemblements sur les places publiques tôt le matin. Notre première mission était de nous débarrasser de nos effets en trop, particulièrement de la dizaine de cerf-volants que nous avions achetés à Bali.  Nous avions l'intention de nous rendre d'abord au bureau de poste pour envoyer une boîte de vêtements et souvenirs d'Indonésie au Canada. Or, nous avions encore frappé une journée de célébration nationale et par conséquent, de congé publique. Impossible d'utiliser les services de poste cette journée. Puis, la journée qui suivait était un  samedi 1er septembre. Les services de poste de KL sont normalement disponibles les samedis (ce qui est plutôt pratique) à l'exception du premier samedi du mois...  Aaarrgghh! Il nous restait une journée à KL et c'était un dimanche. Or à KL comme dans la majorité des villes, la poste est fermée le dimanche.  Normal. Pas de vaine, il va falloir que l'on traîne nos cerf-volants jusqu'en Thaïlande.

Lors de mes premiers pas sur les trottoirs de KL, la première chose que j'aperçois est un gros rat qui file entre les barreaux de la bouche d'égout pour s'y réfugier. Un rat supersize! Beurk! Nous avons débuté notre exploration de la ville dans le quartier chinois. Nous avons d'abord expérimenté la cohue des grands marchés sur Petaling Street, pour ensuite retrouver le calme dans le petit temple chinois à quelques pas de là. Puis, nous nous sommes rendus dans le quartier Indien, ou nous avons pu observer les affiches à la Bollywood ainsi que les vitrines des magasins exposants des milliers de bracelets indiens de toutes les couleurs.  C'est plutôt divertissant magasiner dans les boutiques indiennes en tant que fille. Il y a tellement d'accessoires, de tissus et d'ornements proposés!  La majorité des boutiques du quartier faisait jouer de la musique traditionnelle indienne dans le tapis. C'est donc accompagnés de sons de sitar et de voix aiguës que nous avons flâner des les rues et commerces de "Little India". 

Sur Petaling St où l'on trouve beaucoup de vêtements et d'accessoires copiés.

Temple chinois

 

Dans Little India


On trouve de tout dans les boutiques indiennes. 


Kuala Lumpur est une ville très propre et civilisée pour une grande ville asiatique. Nous avons été étonnés de la circulation plutôt fluide et silencieuse dont nous avons été témoins au coeur de la ville. Il est facile de visiter la ville en utilisant le monorail. Comme celui-ci est à quelques mètres au-dessus de la ville, prendre le monorail présente une belle opportunité pour contempler les alentours et les bâtiments étonnants de KL. Les immenses mosquées sont spécialement remarquables.

Masjid Jamek

Bien que nous ayons manqué les événements qui soulignaient alors 55 ans d'indépendance de la fédération de Malaisie, nous pouvions voir les centaines de drapeaux affichés partout dans la ville. Il y en avait même qui étaient fixés sur toute la longueurs des grands édifices.




En revenant vers notre guesthouse en cette première journée de visite, nous nous sommes arrêtés dans un des mégas centres d'achat du quartier Bukit Bintang qui comportait 5 étages de boutiques. Nous nous sommes rendus jusqu'au 3ième étage pour constater qu'au moins 80% des boutiques et kiosques ne vendent que des téléphones cellulaires ou accessoires informatiques. Comment cela se peut-il? N'empêche que les allées étaient pleine à craquer. Étourdissant!


 
 
À la recherche d'un bon plan pour le souper,  nous nous arrêtons devant un resto qui donne sur la rue de notre guesthouse.  Il s'agit d'un espace rempli de tables et de chaises bien simples, entouré de plateaux de nourriture, semblable à une cafétéria. La majorité des clients semblent être des locaux et fixent avec intérêt la joute de soccer projetée sur un grand écran.  C'est pas tant l'aspect des lieux, mais plutôt les effluves stimulantes qui attirent notre attention. Le propriétaire nous invite amicalement à choisir une table et un Français, le seul touriste dans la place à ce moment, nous assure que la nourriture est excellente.  Il n'en fallait pas plus pour nous convaincre. Nous avons donc pris notre repas aux tables du resto "Tg's" et il en fut de même pour presque tous les autres repas qui s'en sont suivis dans la métropole. La bouffe était succulente et jamais je n'ai mangé un poulet tandoori aussi savoureux! C'est d'ailleurs ce que j'ai choisi de prendre comme repas du soir ... 3 jours d'affilés.  On s'est donc gavé de tandoori chicken, de pain naan traditionnel que nous trempions dans différentes sauces (la sauce à la menthe était à tomber de sa chaise), le tout pour environ 3$.  Nous avions trouvé le bon plan! Ce resto est ouvert 24h et des cuisiniers originaires de plusieurs pays tel Népal, Pakistan et Malaisie entre autres,  y mijotent de bons petits plats. Le propriétaire est particulièrement sympathique. À notre grand bonheur, il nous a offert des trucs que nous n'avions jamais mangés afin que nous puissions y goûter et augmenter nos connaissances par rapport aux plats internationaux. Il nous a même révéler les ingrédients de la sauce à la menthe qui accompagne le pain naan et qui goûte le ciel. Un petit bijou de restaurant. Délicieux, simple, sympa et pas cher.  Il faut arrêter au "Tg's" si vous passez par Kuala Lumpur. Nous, nous sommes devenus accros dès notre première visite.

Le soir venu, mon coeur arrête de battre alors que je regarde mes courriels. Nous avions reçu des nouvelles par rapport à notre déclaration d'impôts australiens, que nous avions remplie et remise 3 semaines auparavant, juste avant de quitter l'Australie.  Nous nous attendions à un retour des taxes que nous avions payés généreusement sur nos revenus de dure labeur. Ainsi, nous nous attendions à recevoir quelques milliers de dollars chacun en retour de taxes. Or, les nouvelles du gouvernement australien n'allaient pas dans le même sens. Selon eux, nous leur devions un 2000$ supplémentaire chacun, puisque nous nous étions identifiés en tant que non-résident de l'Australie. L'ERREUR. On s'était fié sur plusieurs personnes de notre entourage qui avaient déjà été en Australie auparavant. On nous avait dit que les non-résidents payaient plus de taxes sur le coup, mais que s'ils déclaraient leurs revenus, ils recevaient la totalité des taxes payées une fois qu'ils quittaient le pays. Nous avions eu la naïveté de nous fier sur ces dires, sans vérifier plus loin les faits actuels, comme si l'Australie était à ce point fair play avec les étrangers qui viennent y travailler. Ainsi, à chaque fois que nous avions un nouvel emploi et qu'il fallait remplir la paperasse administrative, nous cochions la case "non-résident" en croyant que cela était plus avantageux pour nous. En fait, nous étions vraiment non-résident d'Australie... Or, soit que nous n'avions pas l'information complète ou soit que la répartition des revenus individuels et les taux de taxes ont beaucoup changés durant les dernières années en Australie...  C'est sans dire que cette nouvelle nous a foudroyé. Non seulement on apprenait que nous n'allions pas revoir un de nos dollars payés en trop sur nos revenus, mais qu'il fallait remettre 2000$ en plus!  Il était alors certain que nous n'allions pas avoir les ressources financières pour nous rendre au bout de notre voyage en Asie. Nous ne pouvions le croire! Et tout ça parce que nous avions cocher le mauvais carré!  Il nous était inconcevable de se résigner à retourner au Québec, trois semaines seulement après avoir quitter l'Australie. C'était le drame dans notre chambre à Kuala Lumpur. Qu'est-ce qu'on pouvait faire? Ne pas payer le gouvernement australien et ne jamais remettre les pieds en Australie?  Malgré tout, sans notre retour de taxes, le voyage allait devoir se finir en peu de temps.  J'ai passé une nuit blanche à réfléchir aux scénarios possibles et à lire avec acharnement les informations qui se trouvent sur le site web du Australian Taxation Office (ATO), afin de mieux comprendre le système d'imposition du pays. J'ai alors compris qu'il y a une énorme différence entre les taxes payées par les résidents et les non-résidents d'Australie.  En fait, les résidents paient en moyenne 15% de taxe sur leurs revenus et peuvent bénéficier de certains crédits, dépendamment de leur salaire annuel et situation personnelle.  Les non-résidents, eux, paient 30% de taxe sur leur revenu no matter what. Ouch! Puis, suite à mes fouilles nocturnes, j'ai appris qu'il ne faut pas nécessairement être résident australien officiel pour être considéré résident en ce qui attrait aux taxes.  En fait, une personne qui travaille en Australie et qui y reste un minimum de 6 mois est considérée résidente. Il y a quelques autres détails qui entrent en jeu, mais en gros c'est ça. Il y a même un questionnaire sur le site de l'ATO qui permet de déterminer le statut de résidence ou de non-résidence par rapport aux taxes. Selon notre situation, nous sommes considérés résidents.... Alléluia! Il y a peut-être de l'espoir! Reste à corriger notre déclaration d'impôt. Reste surtout à savoir si cela sera chose facile à faire et si le gouvernement australien se montrera conciliant envers notre demande. Puisque nous sommes dans la nuit de vendredi à samedi, il faudra attendre 2 jours avant de communiquer avec l'ATO pour voir avec eux ce qu'il est possible de faire. J'ai rarement eu aussi hâte d'arriver au lundi matin.
 
Le lendemain matin est difficile. Nous sommes abattus par la mauvaise nouvelle et par la courte nuit. Néanmoins nous sommes à Kuala Lumpur et il faut bien profiter de notre temps et de l'endroit. Nous n'avons alors aucune idée de ce qui nous attend et du temps de voyage qu'il nous reste.  Voyons donc ce qu'il y a à voir pendant que nous y sommes!  Nous nous rendons d'abord à Batu Cave, un temple hindou caché dans une caverne au haut d'une montagne de calcaire. L'endroit se trouve au nord de Kuala Lumpur et nous nous y rendons en monorail. Le transport est lent, mais c'est un moyen simple et surtout le moins dispendieux.  Une fois sur place, nous nous prenons un Red Bull (le truc qui n'est pas en vente légale au Canada en raison de la concentration de taurine entre autres substances) afin d'attaquer les 273 marches qui mènent à la cave. Le site extérieur est bien impressionant avec l'immense statue dorée de Murugan, un dieu hindou, au pied de la montagne. Tout autour, il y a des statues hindoues et des gens avec leur plus beaux atours pour la reception d'un mariage hindou. Tout ça me console un peu de ne pas avoir planifié l'Inde sur l'itinéraire de ce voyage.  En montant le grand escalier menant à la cave, on croise plusieurs singes. Encore ces pestes! Néanmoins, ils semblent plus relax que ceux que nous avions rencontrés en Indonésie. Cette fois, nous en voyons seulement un volé la bouteille de jus d'une petite fille... Rendus à l'entrée de la cave, il y a des statuettes hindoues et des coqs (?). La cave est bien belle, mais selon nous, elle aurait été plus belle sans toutes ces décorations indiennes. Toutes ces couleurs pastelles donnent un air un peu kitsch à l'endroit.


À l'entrée de Batu Cave





 


Après notre visite à Batu Cave, on se rend au dépanneur à côté en quête de rafraîchissement. Il y a des popsicles! À ma grande surprise, la majorité de ceux-ci sont à saveur de fèves rouges! J'aime bien essayer des nouveaux trucs, surtout quand il s'agit de bouffe. Toutefois, cette fois je décide de passer mon tour. Je choisis un popsicle avec un emballage sur lequel il semble y avoir une photo d'un fruit qui m'est inconnu. Enfin, c'était peut-être pas un fruit car après 2-3 lichettes, le popsicle a pris le bord de la poubelle. Ça goûtait le curry froid...


 
Nous sommes toujours tourmentés par les nouvelles concernant notre retour de taxes et par le reste du voyage soudainement incertain.  Sur le long retour en monorail, je me rend compte que nous sommes le 1er septembre. C'est la date où il faut appliquer chez Hallmark pour la cueillette de cerises en Australie pour la prochaine saison, comme nous l'avons fait en novembre passé. Ce n'était pas dans les plans, mais puisque les problèmes financiers se montrent peut-être encore le bout du nez, faire ce contrat de cueillette de cerises (qui est payant) pourrait être une solution afin de bien finir notre voyage. On se dit qu'on appliquera encore cette année puisque cela ne nous engage à rien pour l'instant.  D'ici le temps où il faudra confirmer notre engagement, on devrait avoir obtenu une réponse du gouvernement australien par rapport à notre retour de taxes et savoir quand Christian débutera ses cours en charpenterie-menuiserie. L'idée de retourner en Australie pour faire le contrat à Young (puis d'aller encore à Confest pour finir notre année et séjour australien en beauté), puis de passer encore par l'Asie avant de revenir au Québec vers février nous passe par la tête. Elle nous enthousiasme même. Après tout, nous n'avons toujours pas de billet de retour. Néanmoins, on a des proches qui nous attendent pour Noël. Puisque rien n'est certain et que cela dépendera surtout de la date du début des cours de Christian, qui nous est alors inconnue, nous n'en parlons pas à nos familles. Nous savons qu'elles seraient bien déçues d'un retour reporté pour une troisième fois... À suivre.

Nous continuons notre visite de la ville et on s'enligne pour se rendre au sommet de la KL Tower, un des plus hauts bâtiments de Kuala Lumpur, qui offre une vue de 360 degrés sur la ville. Nous sortons à la station de monorail qui semble être la plus proche de la tour selon les indications de notre carte de la ville. Nous sommes incertains de la direction à prendre par la suite et nous cherchons un bon moment. Bien que nous voyons le sommet de la tour, nous ne trouvons pas l'entrée pour y accéder. Nous marchons longtemps et il fait chaud. En chemin, on rencontre un Malais qui semble heureux de nous voir et il vient nous serrer la main. Il nous demande de prendre une photo avec lui, mais avec notre caméra... Puisque cela semble lui faire plaisir, on accepte. Tout de suite il se met à mes côtés et demande à Christian de prendre une photo de lui et moi. En attente de la prise, il me colle de plus en plus et je devient de plus en plus embarrassée. À la fin, il est vraiment collé sur moi et pendant la prise de photo il me dit: "I love you". Lorsque la photo est terminée, il me demande: "Can I kiss you?" "No!" que je lui répond en riant. Il prend ensuite une photo avec Chris, puis on le salue et reprend notre recherche de la KL Tower.  On y arrive après un bon 40 minutes de marche et on se rend compte que nous n'étions pas si loin de la station de monorail où nous avions sorti, mais qu'on avait emprunté le mauvais sens. Sur place, on apprend que le coût pour se rendre en haut de la  tour est d'environ 20$ par personne et encore plus pour se rendre au point culminant. Les prix ont récemment changé... C'est plus dispendieux que ce qu'on s'attendait mais nous étions sur place après après toute cette marche. Nous avons donc payé le prix et pris l'ascenseur qui mène au plancher où il est possible de voir la ville de par les fenêtres qui font tout le tour. Moins d'une minute d'ascenseur et nous étions arrivés. Moins de 5 minutes et le tour était fait. Certes, le point de vue est intéressant, mais autre les tours Petronas, la ville n'est pas si surprenante. Ainsi donc, selon nous, la visite n'en vaut pas le coût. Néanmoins, nous avions pris un billet qui incluait un visionnement au cinéma 4D qui se trouve à la base de la tour. Le court-métrage que nous avons vu était une aventure en montagne russe. Il y avait des effets 3D et les sièges articulés bougeaient dans tous les sens. Les sensations étaient là et on avait presque l'impression d'être dans le film.  Ça, on a adoré, comme des enfants.

Moi et le petit Malais bien collé

Vue sur Kuala Lumpur à partir de KL Tower

 

 
Redescendus sur la terre ferme, nous reprenons le monorail en direction des vedettes de KL: les tours Pétronas. Dans le wagon, il y a une fille qui ne cesse de fixer son regard sur Christian. Ce dernier en est presque gêné.  Juste avant qu'elle prenne sa sortie, je la voie sortir discrètement un appareil photo de son sac, le déposer sur ses genoux et diriger l'objectif vers Chris. Je pense bien qu'il ait été paparazzié! On arrive finalement au pied des deux bijoux architecturaux. Les tours sont vraiment impressionnantes. C'est plutôt rare que je me réjouie devant un bâtiments, mais les tours Pétronas sont tout simplement splendides. Nous étions en fin de journée donc nous avons également eu la chance de les observer de près lorsqu'elle s'illuminent, à la tombée de la nuit. Juste wow!
 

 
À notre dernière journée à KL, nous décidons de nous faire faire un massage traditionnel chinois dans le local juste à côté du resto Tg's, une place à massage populaire auprès des locaux d'origine chinoise.  C'était un peu plus dispendieux que ce que nous avions l'habitude de débourser en voyage en terme de massage (ceux-ci étaient aux alentours de 30$ pour une heure et demi).  Cependant, selon mes souvenirs, ce fut le meilleur massage reçu dans ma vie. Christian confirme.  Enfin, j'ai pu dire adieu à la majorité des tensions qui traînaient toujours suite au picking et pruning sur les fermes australiennes. Puis, nous nous permettons un dernier délice chez le voisin, au  resto Tg's bien sûr, avant de nous rendre à l'aéroport. Comment réunir le meilleur de deux mondes!
 
Toujours préoccupés par notre état financier, nous prenons notre vol vers Phuket, Thaïlande. Quelques temps auparavant, nous avions réservé une retraite de yoga d'une durée d'une semaine sur une petite île près de Phuket. Cette retraite devait débuter dès le lendemain.  Suite aux nouvelles circonstances de notre budget, nous n'étions plus certains que cette semaine était une chose raisonnable à faire, surtout Chris. Néanmoins, la confirmation de notre présence avait été donnée et j'avais toujours le projet à coeur. À bien y penser, c'était peut-être un bon timing. J'espérais que cette semaine nous aide à voir plus clair au travers de toute cette incertitude. So let's try to be zen!
  
 
 


vendredi 16 novembre 2012

Lombok

Nous avons pris le traversier publique pour Lombok le dernier jour du Ramadan. Le bateau était donc rempli. Beaucoup d'Indonésiens couchés sur le sol endormis.  Nous sommes chanceux, nous avons des sièges coussinés à l'avant du traversier, principalement occupés par les touristes. Il fait chaud sur le bateau! 4 heures plus tard, nous accostons sur Lombok. L'île est de dimension semblable à celle de Bali, mais beaucoup moins verdoyante. La température semble y être plus aride. Au port, nous négocions férocement un prix de groupe pour un taxi pour nous rendre à Kuta, au sud de Lombok (rien à voir avec Kuta, Bali). Déjà durant les premiers kilomètres roulés, on voit des mosquées à tous les coins. On est bel et bien en terres musulmanes dorénavant. Kuta Lombok est un petit village qui s'ouvre rapidement au tourisme. En fait c'est un des deux endroits de l'île principalement visités.  Beaucoup d'adeptes de surf s'y rendent pour tester les vagues qui varient en terme de force et d'accessibilité, dépendamment des différentes plages. À Kuta Lombok, il y a 2 rues principales avec plusieurs possibilités d'accomodation et de restos. Durant notre séjour de 5-6 jours, nous avons particulièrement affectionné les "warungs", les petits restos locaux tenus dans des "shacks" sur le bord de la rue. Succulente nourriture locale entre 1 et 3$! Lors de notre première soirée, nous avons été témoin des célébrations qui soulignaient la fin du Ramadan. Une petite parade d'une quarantaine de personnes qui chantaient et jouaient de la musiques, principalement des percussions. La joyeuse démonstration fut d'une durée de 5-10 minutes, le temps de parcourir les rues principales de Kuta. C'est petit Kuta Lombok. Le lendemain, nous prenons conscience que la fin du Ramadan signifie vacances en famille pour les musulmans. Ainsi, tout est fermé ou presque. Tout sauf  Warung Mario, warung tenu par un  sympathique Indonésien surnommé Mario, qui abore dignement une casquette rouge à la palette surdimensionnée, telle celle de Mario Bros. Lorsque nous nous sommes pointés sur l'heure du dîner, la réserve de nourriture tirait à sa fin. Tout ce que Mario pouvait nous servir était une simple "noodles soup". Simple, mais délicieuse! La meilleur noodles soup en Asie (jusqu'à date). Nous en avons commandé à plusieurs reprises par la suite, même si nous avions un plus grand choix durant les jours qui ont suivi. Sur la plage du village principal, nous avons fait une première rencontre avec les enfants vendeurs de bracelets tressés. Mignon ces enfants durant les premières rencontres. Néanmoins, ils sont partout! Sur les plages, dans les rues, dans les endroits où on s'arrête pour manger... Ils vagabondent transportant leurs planches de carton où sont étalés les différents bracelets.  Ces enfants sont habituellement âgés entre 7 et 12 ans, mais nous en avons vu de plus jeunes parfois, qui semblaient être âgés de 4 ou 5 ans. Les bracelets sont habituellement faits par les parents, qui ensuite sont remis aux enfants, qui èrent dans les endroits touristiques de Kuta pour tenter de les vendre. Certains prennent leur travail plus ou moins au sérieux et reste un long moment à socialiser avec les touristes ou à s'amuser avec leurs gadgets tels maquillage ou Iphone.  C'est enfants connaissent les phrases de base en anglais pour la vente et la négociation. Ils seront sans aucun doute de redoutables gens d'affaire rendus à l'âge adulte! Néanmoins, certains de ces enfants se montrent casse-pieds, généralement les garçons plus vieux, qui nous imposent d'acheter leurs bracelets. Ils interrompent nos repas, en affichant leurs palettes de cartons dans nos faces et en disant: "You buy yah!" Quand on leur dit «maybe later», ils répondent: "No! You buy now!"  Sans aucun sourire ou amabilité. Non mais tu parles d'une façon d'aborder les gens! Maintenant c'est certain que je n'achète pas un de ces bracelets! Il nous est arrivé à quelques reprises de faire des leçons de politesse. Tenter d'expliquer que ce n'est pas une bonne façon de nous demander de les encourager, essayer de faire comprendre que non c'est NON. Bon... Possiblement en vain. Le pire est lorsqu'on avait le malheur de porter attention aux bracelets d'un, tous les enfants du secteur se regroupaient en masse, formant un essaim de solicitation autour de nous. Bien qu'on les trouve bien mignons, après quelques jours à Kuta, on essaie de les éviter. Or, plusieurs de ces enfants s'avérent être également agréables, particulièrement les fillettes qui affichent de superbes sourires et prennent un peu plus de temps pour faire la conversation. Enfin, je suis repartie de Kuta avec 5 bracelets de fils colorés, ce qui fait en moyenne un bacelet acheté par jour. À 50 cent payées en moyenne par bracelet, c'est tout de même un bon achat.

Une des magnifiques plage de Kuta Lombok
 
 
Les vendeuses de bracelets

La vie est très relax à Kuta Lombok. On dort, on mange, on lit, on prend du soleil sur les différentes plages des alentours. Il y a possibilité de se vautrer sur 4 ou 5 superbes plages dans les environs. Certaines sont destinées aux surfeurs d'expérience, d'autres se prêtent davantage à ceux qui débutent dans cette discipline. Julie et moi avons l'ambition  d'améliorer nos habiletés à ce sport, qui semble tellement cool quand tu réussis à tenir plus d'une seconde debout sur la planche. On loue mobylettes, planches, puis on affrontent la redoutable route qui mène aux vagues (J'ai pas conduit, j'suis toujours aussi "chicken" par rapport à conduire une moto en Asie. Par chance, j'ai mon conducteur de confiance). On se rend à la plage en question, pas celle pour les bons surfeurs, l'autre après, qui apparamment présente de bonnes conditions pour les novices cette journée. Sur place, on constate que soit l'heure des vagues est passée ou soit qu'on s'en ait fait compter une bonne... Pas de vagues. Néanmoins, la plage est magnifique et l'eau est bonne.  On ressent bien l'ambiance des vacances de famille. La plage est bondée d'Indonésiens. Évidemment, avec la fin du Ramadan et la haute saison touristique, il ne fallait pas espérer les plages désertes, même à Kuta Lombok.  Je suis quelque peu mal à l'aise de marcher sur la plage en bikini. On se fait bien examiner Julie et moi. Même si l'endroit devient rapidement et dangereusement touristique, il est évident que beaucoup de locaux ne sont pas habitués à voir des femmes s'exposer en légère tenue.  En fait, je remarque que les femmes et fillettes se baignent tout habillées.  En tant, que femme étrangère, je sais qu'il est préférable de se couvrir minimalement les épaules et les genoux, lorsqu'on erre en terres musulmanes, du moins en Indonésie.  Néanmoins, on peu se permettre quelques tenues plus occidentales dans les endroits touristiques. Bien que Kuta est l'un des deux endroits qui attirent le plus de touristes sur Lombok, on remarque que le phénomène est encore frais, ce qui en fait son charme.  Ainsi, je me dis que ce serait bien de préserver cette ambiance et cette authenticité le plus longtemps possible, avant que tout cela s'efface et devienne un terrain jeux pour jeunes débauchés tel Kuta Bali.  Ainsi donc, je me permet de critiquer les filles qui marchent 2 km dans les rues de Kuta Lombok en bikini pour se rendre à la plage ou à leur chambre d'hôtel. Le bikini ça va sur la plage à Kuta Lombok. Mais en dehors, t'es en terre MUSULMANE la grande, donc va t'habiller! Question de respect pour la culture.  T'iras te pavaner à Miami...


En route pour les plages

Julie, prête à attaquer les routes et les vagues de Lombok

La plage où on avait l'intention de faire du surf...

Nous étions un peu inquiets de nos ballader sur Lombok, car nous entendions quelques histoires inquiétantes. Des histoires dans lesquelles certains étrangers se faisaient menacer, voler ou même attaquer par des locaux des villages voisins de Kuta. Lombok étant très pauvres, certains de ses habitants seraient jaloux de la prospérité que connaît Kuta  avec l'essor du tourisme.  Ces derniers tenteraient de prendre les morceaux qu'ils peuvent et il serait alors déconseillé de se promener dans les alentours seul avec beaucoup de liquidité ou des objets de valeur tels caméra et Iphone. Fait ou rumeur? J'ai pour mon dire qu'en pays étranger, on n'est jamais trop prudent. Ainsi, lorsque nous avons décidé de faire l'exploration des plages aux alentours de Kuta, nous avons tenté de le faire à plusieurs. Sur le chemin en partie très accidenté vers Maui beach, nous avons rencontré un amas d'Indonésiens rassemblés au milieu du passage.  Puis, nous avons aperçu qu'au milieu de la foule, gisait une jeune femme étrangère avec la jambe en sang qui reprenait peu à peu conscience. L'amie qui l'accompagnait tentait tant bien que mal de prendre contrôle sur la situation, mais une amie blessée et inconsciente dans un village où personne ne te comprend ainsi que deux mobylettes louées à ramener à au moins vingt minutes de route, c'est beaucoup à gérer. Entre temps, la jeune femme blessée s'était fait voler sa caméra durant le moment où elle était inconsciente! Nous avons donc tenté d'aider à la situation. Les hommes ont finalement embarqué les 2 scooters dans une boîte de pick-up et reconduient les deux filles à l'hôpital du village principal. Fait confirmé. On ne peut faire confiance à personne à Lombok.

Après 2 semaines à manger dans des restos ou warungs, cuisiner nous manque. Christian et moi avons l'envie de faire un BBQ avec des amis et le personnel de notre guesthouse à Kuta Lombok. Ainsi, un bon matin, on se lève et on se rend tout droit au marché local du matin pour acheter les aliments nécessaires, sans prendre le temps d'avaler un café. Ouf! C'est brutal comme réveil. Beaucoup de gens, beaucoup d'odeurs. C'est un beau marché et c'est typique, mais on a de la difficulté à se faire comprendre et à prendre notre place. Ça bouscule, les gens passent devant nous constamment et on a le sentiment que les marchands abusent de nos faces d'Occidentaux.  Heureusement, nous rencontrons le sympathique Mario qui fait ses emplettes pour son warung et qui nous aident à obtenir des prix qui se rapprochent davantage des prix locaux. À la fin, nous ressortons du marché avec une dizaine de thons entiers, 2-3 kilos de légumes (fèves, petits oignons, tomates, limes et chilis) pour environ 12$. Par la suite, les employés de notre guesthouse nous disent qu'on a payé trop cher...  Ces derniers nous disent qu'ils cuisineront le poisson pour nous. Notre intention était de participer à la confection d'un repas à l'indonésienne entre amis, de fournir le repas pour nos hôtes d'accueil et d'avoir du plaisir tous ensemble.  Rendus en fin de journée, les employés en question ne sont pas sur place.  On se fait dire par d'autres employés qu'ils ont une affaire à régler.  Sur le petit balcon de notre chambre, nous tentons donc de tailler les légumes et de confectionner certains assaisonnements en tirant le meilleur de ce qu'on peut utiliser de nos couteaux suisses ainsi que de nos bouteilles et sacs en plastique vides, en guise de contenants. Pas évident, mais on y arrive. Nos ventres gargouilles de plus en plus et toujours pas de traces de nos supposés cuisiniers de poissons.  Nous sommes quelques peu mal pris, car bien que nous sommes 5 à ce moment, pas un de nous sait comment préparer un thon qui est tout entier...  Finalement, ils arrivent. Celui qui semblait enthousiaste à l'idée d'un BBQ la journée auparavant et qui s'était offert à la préparation du poisson, semble être fatigué et avoir d'autres préoccupations.  Même s'il nous affirme alors qu'il préparera nos poissons sans problèmes, on sent que cela l'incommode.  Nous nous sentons un peu mal à l'aise... Ainsi les chefs préparent un feu et les poissons. En fait, la préparation du poisson semble consister à enfiler les poisson sur de longs bâtons de bois, de la bouche à la queue.  C'est pas vraiment ce dont on s'imaginait... Qu'à cela ne tienne, on s'affaire à la cuisson de la papillotte de légumes, comme on a l'habitude de la faire par chez nous, c'est-à-dire les légumes emballés dans du papier d'aluminium avec beaucoup de beurre. Miammm! Il faut de la bonne braise ainsi nous devons faire un deuxième feu. Alors que Christian s'affaire à cette mission, nos chefs indonésiens ne comprennent pas ce que nous tentons de faire et pourquoi  nous nous affairons à un deuxième feu.  Ils croient que nous ne sommes pas satisfaits de leur façon de faire... On tente de leur expliquer que ce n'est pas le cas du tout, mais c'est difficile car leur niveau d'anglais est à la base. Après quelques discussions, ils semblent comprendre mais adoptent un air plus renfrogné. Le malaise s'agrandit.  Finalement, les poissons et les légumes sont prêts.  À la bouffe! Mais nos cuisiniers nous disent qu'ils ne mangeront pas et se retirent après quelques minutes. Ok, là pas pire malaise! Ainsi, nous nous retrouvons avec deux fois trop de bouffe. Quelques touristes et autres Indonésiens passant sur la route, s'arrêtent et se joignent à notre cercle autour du feu.  Ceux-ci participent un peu à la consommation de nourriture, mais c'est surtout les chiens errants et les vendeuses de bracelets qui nous aident à ne pas faire de gaspillage. Le poisson est pas mal, le goût est similaire au thon en canne. Ça manque d'assaisonnement, mais nos légumes compensent. Ils sont bien épicés avec les chilis ajoutés (petite touche asiatique à la papillote).  Ce fut une belle soirée à jaser , à manger et à boire du vin de riz tous ensemble.  Néanmoins, nous avons appris que considérant le trouble et le coût que ce BBQ nous a occasionné, ça ne valait pas la peine avec les bons plats tout préparés qu'il est possible d'acheter à petits prix à Asie.

Grillade à la Lombok style
 
Un des chefs

Réunion amicale sur le bord de la route
 Ce qui est remarquable à Kuta Lombok, c'est la présence des nombreux animaux errants. Des chats mais des chiens surtout. C'est un vrai brise-coeur de voir les bébés chiens galeux en quête de nourriture qui sont laissés à eux-même. Des fois, ils semblent vouloir plus que de la nourriture, comme de l'amour aussi. Toutefois, la plupart d'eux présentent des maladies de peau qui peuvent se propager chez les humains. Difficiles de ne pas les cajoler... Décidément, naître en tant que chien en Asie, c'est être destiné à une vie très dure. Ils ne sont pas traités comme chez nous. Ici, ce que les chiens reçoivent des humains, c'est généralement des coups et leurs poubelles.  D'autres voyageurs à notre guesthouse ont trouvé un minuscule chat sur le bord de la route, sans mère, avec peu de chance de survie. Ils lui ont prodigué des soins durant environ 2 semaines, puis ils ont dû quitter. Les gens de la guesthouse semblaientt être en accord avec la présence du chaton sur leur terrain, mais c'était surtout les locataires qui s'en occupaient. C'était rendu un chat joueur avec plein d'amour. Néanmoins, il était encore très petit, paraîssant tout fragile et vulnérable. Je crois que c'est le chat le plus laid que j'aie vu. Il était tout maigre avec d'immenses oreilles et des yeux globuleux. Il avait également de longues pattes arrières, certainement plus longues que la moyenne des chats, ce qui lui donnait un peu un air de kangourou. D'ailleurs, il bondissait remarquablement haut.  Puis, comme presque tout les chats en Asie, il avait seulement un petit mognon en guise de queue.  Tout ça le rendait encore plus attachant. Les voyageurs qui en avaient d'abord  pris soin l'avaient surnommé "Smiggle", qui fait référence à "Gouloum" en français, dans la trilogie  "Le Seigneur des Anneaux".  Cela lui allait très bien. Dès notre arrivée, "Smiggle" qui est en fait une femelle, est venue se coucher sur mes cuisses et s'y est endormie en moins de deux. Dès lors, elle venait souvent sur notre balcon, se coucher avec nous dans le hamac. Lorsque ceux qui s'en occupaient ont quitté, après quelques jours suite à notre arrivée, nous avons été un peu comme la nouvelle famille d'accueil de "Smiggle". Nous la nourissions, la cajolions, jouons avec elle et l'avons même fait dormir dans notre lit une nuit. Le bébé chat couché entre nous deux, il fallait faire gaffe de ne pas trop bouger dans notre sommeil, car si par mégarde on se tournait sur "Smiggle", on la tuait à coup sûr. C'est ben cute dormir avec un bébé chat rescapé qui ronronne, mais un chaton ça se réveille tôt et ça ne pense alors qu'à jouer. Difficile de dormir quand il y a un bébé chat-kangourou qui te saute sur le ventre, joue avec tes couettes de cheveux ou essaie de grimper dans le moustiquaire qui entoure le lit. La nuit suivante, nous étions moins enclins à laisser dormir "Smiggle" dans notre lit, mais le chat s'est mis à miauler à notre porte avec insistance. Merde! On vient de lui implanter une mauvaise habitude. On ne résiste pas longtemps aux demandes de "Smiggle" et celle-ci s'endord rapidement au pied de notre lit en ronronnant avec contentemment. Les jours suivants, "Smiggle" s'est fait plus indépendante. Elle revenait nous voir une fois de temps en temps et nous continuons à lui donner de la nourriture. Cependant, elle partait pour de plus longues escapades et on pouvait ne pas la voir durant une journée entière. Elle était probablement au guesthouse voisin où d'autres voyageurs étaient portés à en prendre soin également. Certains ont même tenté de lui faire une séance beauté en lui prodiguant une petite teinture au henné (hein Julie?). Malheureusement, l'allure du chat n'en fut pas plus améliorée et celui-ci s'est retrouvé avec une tache orange sur le dos. Nous avons quitté Kuta Lombok en souhaitant que "Smiggle" ait une bonne vie auprès des voyageurs de passage et qu'elle s'en tire sans trop de problème au niveau relationnel.


Smiggle

Puis nous avons pris le cap pour les îles Gilis. Les îles Gilis sont trois petites îles au nord-ouest de l'île de Lombok. En fait, gili signifie « petite île» en sasak. Il y a gili Air, gili Menos et gili Trawangan. En ce qui concerne les deux première îles, la vie y est très tranquille. Il y a quelques complexes à bungalows et il y a peu à faire autre que de profiter des plages et du snorkeling, qui est plutôt bon. Sur Trawangan c'est différent. L'île est remplie d'hôtels et de restaurants touristiques et est plutôt reconnue pour faire la fête et la consommation de substances illicites. Les îles Gili sont aussi reconnues pour les nombreaux sites de plongée. Ainsi les écoles et les plongeurs y sont en grand nombre.  Ce qui aide à l'atmosphère de détente sur ces îles est que la circulation motorisée est interdite. Les mobylettes bruyantes sont remplacées par les bicyclettes et des charettes tirées par des chevaux. On aime! Notre première intention était de se rendre sur gili Air pour les 2 premiers jours, puis de rejoindre des amis sur Trawangan. Toutefois, nous sommes arrivés trop tard au port de Lombok pour prendre le bateau pour gili Air et nous avons donc retonti sur gili Trawangan. On se trouve rapidement un guesthouse et on a l'embarras de choix pour les restaurants qui se trouvent en majorité sur la rue longeant la plage. Trawangan est la plus grande des îles Gili.   Il y a également beaucoup de choix pour les bars. Certains d'entres eux affichant de drôles de slogans tels: "We have sexy bloody magic mushrooms. Ticket for the moon". Du fait qu'il n'y a pas de police sur gili Trawangan, les affiches de promotion pour les champignons magiques sont fréquentes.   Notre première journée sur les gilis, nous la passons à flâner sur la plage, partageant notre temps à lire ou à barboter dans l'eau claire. Néanmoins, le sol est recouvert de coraux morts et la marche en bord de plage est périlleuse, du fait que les coraux font mal aux pieds. Alors que je tente de regagner la plage de peine et de misère, un jeune homme qui semble être indonésien me dit très poliment et avec un air timide: «Excuse-me Miss, can I take a picture with you?». Sur le coup, je me sens mal de refuser et j'accepte, à moitié flattée.  Je me demande s'il me prend pour une star quelconque. Une fille qui semble être sa copine prend une photo de nous deux dans la mer et tous deux me remercient avec de grands sourires. Je trouve ça étrange, mais drôle. Puis, je réfléchi: Est-ce que je viens vraiment de prendre une photo avec un dude indonésien inconnu en bikini? Qu'importe. Je ne suis qu'une dude occidentale en vacances sur Gili Trawangan, comme des miliers d'autres. La deuxième journée, nous nous prenons un tour d'apnée autour des 3 îles. Au cours de la journée, nous arrêtons à 4 sites différents. Le snorkeling est bien, mais les organisateurs décident de rendre l'activité un peu plus extrême en nous faisant plonger dans un endroit rempli de mini méduses. En moins de 5 minutes, tout le monde est remonté sur le bateau et plusieurs d'entres nous ont des brûlures sur le corps. J'en ai deux. Ça brûle et ça pique. En fait ça fait plein de petites boursuflurent rouges qui forme une plaque. Pas ce qu'il y a de plus agréable, mais après environ 20-30 minutes ça se dissipe. Le highlight de la journée est lors de la dernière plongée où nous nageons à proximité de grosses tortues de mer. Première fois que j'ai la chance d'observer cet animal en liberté, d'aussi près dans ce type d'environnement. Magique. En fin d'après-midi, nous retrouvons Nico, notre ami breton que nous avions rencontré à Ubud (Bali), puis que nous avions revu à Kuta (Lombok).  Chic type. Nous échangeons quelques histoires et fous rires jusque tard en soirée, puis nous avons la folie de se donner rendez-vous tôt le lendemain matin pour prendre le bateau qui se rend à Gili Air. Ce bateau fait le trajet une fois par jour, à 8h15. Notre but était de retourner faire du snorkeling à notre spot préféré lors du tour d'apnée, avec Nico qui venait d'arriver.  Bien qu'il n'y avait pas de tortues, nous avions vu une multitudes de poissons aux formes et couleurs différentes. Nous avions le goût d'y retourner et de visiter gili Air. C'est bien molos que nous avons pris le bateau bien rempli. Nous avons passé quelques heures à farnienter sur la plage et à barboter avec les poissons. Nous avons fait une courte marche sur l'île (le tour est vite fait) avant de reprendre le bateau à 15h00 pour retourner à Trawangan. Puis, Nico et moi sommes aller au site pour aller voir les tortues dans les eaux près d'une plage de Trawangan. Nous en avons trouvé une et nous l'avons observé durant une demi-heure. Plus tard, nous avons dit au revoir à notre ami breton et sommes allés au lit tôt afin de réunir nos énergie pour le lendemain, qui s'avérait être une longue journée de transport pour retourner à Bali. Nous avions un avion à prendre 2 jours plus tard de Denpasar à Jakarta. Puis un autre vol de Jakarta à Kuala Lumpur. En fait, nous avions dû acheter un billet à la presse lorsque nous avons pris l'avion de Sydney à Denpasar, car la compagnie aérienne ne voulait pas nous laisser embarquer sans preuve que nous quittions le pays dans les 30 jours suivants notre arrivée en Indonésie. Ainsi, nous avons acheté un billet sur le fait à l'aéroport et nous en avons trouvé un pas cher de Jakarta à Kuala Lumpur en Malaisie. Puis, nous avons eu la chance de trouvé un autre vol pas cher quelques jours plus tard, reliant Denpasar à Jakarta, quelques heures avant  notre vol pour Kuala Lumpur. Cela nous a pris la journée pour se rendre de Gili Trawangan à Ubud sur Bali. Nous avons été moins chanceux pour le traversier du retour et nous avons dû patienter 5 heures assis sur un banc de bois pour regagner Bali. Mes cheveux n'étaient pas fâchés de quitter les îles Gilis, considérant qu'il y a un manque d'eau douce sur les îles et qu'ainsi il faut se laver à l'eau salée. Même après la douche, on ne se sent pas complètement propres. Dans le premier bateau de gili Trawangan à Lombok, nous avons revu les deux filles que nous avions vues sur la scène d'accident à Kuta Lombok. Une des deux présentaient de grosses gales sur sa jambe et son pied. Elles nous ont raconté qu'elles ont pu récupérer leur caméra après l'avoir rachetée à environ 25$. Celle qui n'était pas blessée avait dit à l'homme qui les avait conduites à l'hôpital que si jamais quelqu'un au village retrouvait la caméra, elles étaient prêtes à donner de l'argent en échange.  Surprise! Le lendemain, quelqu'un se présente à leur hôtel avec la caméra. Sacrés Indonésiens!

Les calèches sur Gili Trawangan

 Tortue près de Gili Trawangan


Sur et autour de Gili Air



 



 
Nous avons passé notre dernière journée en Indonésie à Ubud, notre endroit préféré sur Bali. Nous avions l'intention de faire la promenade en mobylette vers le nord de la ville pour voir les rizières en terrasses et les plantations de café, ce que nous n'avions pas eu le temps de faire lors de notre premier passage. Nous aurions manqué quelque chose. Lorsque nous sommes arrivés, la ville était à la veille de célébrer le Galungan, une fête religieuse importante pour les Balinais. À cette date, les Balinais croient que les dieux et les esprits de leurs ancêtres descendent sur terre visiter les temples et leurs maisons. Ceux-ci doivent démontrer une grande hospitalité par le biais de prières et d'offrandes. Cette fête se caractérise par de grandes poles de bambou tressé où sont suspendues des offrandes, de chaque côté des rues. Ils semblent y en avoir des milliers dans les rues d'Ubud. Considérant que ces décorations et offrandes sont faites à la main, je suis encore plus impressionnée par le temps que les Balinais accordent pour leurs dieux et les célébrations religieuses. Lors de notre promenade en mobylette, nous avons la chance d'admirer les Balinais pourvus de leurs beaux habits pour l'occasion ainsi que leurs défilés et offrandes. Nous passons devant de magnifiques terrasses de riz, puis nous arrêtons à une plantation de café où l'on fabrique du café Luwak. Le café Luwak est en fait le café le plus rare et le plus cher au monde, en raison de sa faible production. Cela s'explique par le fait que les grains de café sont récoltés dans les excréments de la civette asiatique, un mammifère qui consomme les cerises du caféier mais présente une digestion presqu'absente. Comment est née cette idée de faire du café à partir de grains qui ont voyagé le long du système digestif d'une civette?? Wikipédia a réponse à tout ou presque, donc aller voir le lien si ça vous intéresse. Or, nous nous sommes risqué à pendre une tasse de ce café, qui se vendait 5$ la petite tasse à même la ferme de production, ce qui est plutôt cher pour l'Indonésie. Cela s'avère être un très bon café et nous en avons même acheté pour la maison, considérant l'aubaine si nous comparons le prix sur le marché. Nous avons poursuivi notre route jusqu'à Kintamani au nord de Bali, où nous avons pu admiré le mont Batur, un volcan actif, ainsi que les champs de lave qui l'entourent. De retour à Ubud, nous avons décidé d'acheter des cerf-volants, tels ceux qui nous avaient charmés sur les plages de Sanur, pour donner aux enfants de nos familles (chut les parents!). Nous nous sommes donc retrouvés avec 9 grands cerf-volants faits à la main. Superbes mais fragiles. Pliés, ils font environs 3 pieds de long chacun. C'est pas l'idéal considérant qu'il nous reste plus de 3 mois à voyager avec notre sac-à-dos. Nous avons l'intention de les envoyer par la poste au Canada avec d'autres souvenirs et effets personnels que nous considérons de trop dans notre sac-à-dos. Envoyer des trucs de l'Asie par bateau, c'est pas si cher. Toutefois, nous n'avions pas prévu que les services de poste à Ubud allaient être fermés sur plusieurs jours considérant le Galungan. Tant pis. On se dit qu'on les enverra de Jakarta puisqu'il y a un bureau de poste près du terminal de l'aéroport et nous transportons nos cerf-volants en tant que bagage à main dans le premier avion. Durant les heures d'attente pour notre vol à Kuala Lumpur, nous nous rendons au bureau de poste en taxi. Le bureau de poste est plutôt petit, terne et très tranquille. On se rend compte que les employés ne parlent quasi pas un mot d'anglais. On tente d'expliquer notre intention dans un anglais brisé et surtout avec des gestes et dessins. Il y a des clients qui passent et ceux-ci nous servent parfois d'interprètes.  Les petits monsieurs se montrent gentils et semblent comprendre ce que nous voulons. Ils se mettent à trois pour fabriquer une boîte sur mesure pour nos effets à envoyer, à l'aide d'un X-Acto, de papier collant et de bouts de cartons. Les cerf-volants de formes variées rendent la tâche ardue. On tente de savoir à quel prix cela pourra être envoyé au Québec, mais il semble que les employés peuvent nous le dire seulement lorsque le tout sera emballé, mesuré et pesé. Au moins 20 minutes plus tard, la boîte est complétée et les petits monsieurs peuvent nous dire un prix. 150$! En fait, les services à ce bureau de poste se font en avion seulement, ce que nous ne savions pas au départ. Les services par bateaux sont beaucoup moins chers et nous ne pouvons nous permettre un tel envoie postal. Nous tentons d'expliquer la situation aux petits monsieurs gentils, qui restent souriants malgré tout ces efforts. Je crois que cela les a bien occupés. À la fin, deux autres clients sont témoins de la situation. Ils nous font des sourires et s'échangent des mots en indonésien. Puis, la femme finit par me dire: «Excuse-me Miss, can I have a picture with you?».  Puis, l'homme demande la même chose à Christian. Puis, les petits monsieurs du bureau de poste disent qu'ils veulent aussi des photos avec nous. On trouve ça bien drôle. C'est donc en posant avec les Indonésiens dans le bureau de poste près de l'aéroport de Jakarta, photographiés par les téléphones cellulaires de chacun, que nous finissons notre sympathique séjour en Indonésie. Un seul regret: ne pas avoir pris cette dernière photo à mon tour.

rizière en terrase près d'Ubud


Les poles d'offrandes érigées pour Galungan

Les femmes et leurs offrandes

Une des civettes qui contribuent à la confection du café Luwak


Moi qui fait griller les grains de café et Christian qui moud les grains... on va dire

Mont Batur

 

lundi 8 octobre 2012

Ça commence à Bali

Enfin, notre aventure sud-est asiatique est entamée. Depuis trop longtemps qu'on l'attendait celle-là. C'est pas comme si on n'avait pas travaillé pour... Beaucoup d'énergie et d'espoirs mis en ce projet.  J'aimerais ici faire une petite récapitulation, expliquer brièvement la mise en place et la concrétisation de ce projet, puisque cela fera plus d'un an que nous avons quitté notre vie au Québec. En fait, il fera plus de 15 mois que nous sommes sur notre trotte vers le bout du monde.
 
 
Tout d'abord, penser à «quitter sa vie» aussi longtemps implique beaucoup de préparation, à plein de niveaux. Au premier niveau: les biens matériels. Quoi faire de toutes ces choses accumulées au fil des années? Pour ma part, c'était une belle occasion de faire le tri des trucs alors considérés nécessaires et non-nécessaires. Gageons, que cette exercice sera à refaire à mon retour et que ce jugement sera plus sévère après avoir vécu plus d'un an en camping ou en «backpacker». Avant de partir, il est inévitable de se départir de certaines choses, ce qui constitue les premiers détachements des biens matériels.  De toute évidence, posséder peu au départ simplifie cette étape. Deuxième niveau: la santé. On n'en a qu'une et il faut en prendre soin.  Ainsi, quelques rendez-vous chez le médecin et à la pharmacie s'imposent. Ce n'est pas toujours évident de prévoir tous les petits bobos et maladies qui peuvent survenir dans une période aussi prolongée, particulièrement dans des pays où les conditions ambiantes et sanitaires sont au-delà de ce qu'on peut s'imaginer dans le confort de notre salon. Ainsi, il faut prévoir un bon espace dans le sac-à-dos pour la trousse de premiers soins et de médicaments bien remplie. Il faut également voir au niveau des assurances voyage et de maladie, pour éviter de débourser les frais complets des soins qui pourraient se présenter et qui peuvent être astronomiques. Le choix d'une telle assurance peut être un casse-tête, mais c'est essentiel. C'est aussi important de savoir les critères d'égibilité au régime d'assurance maladie de sa contrée. Par exemple, la Régie d'assurance maladie du Québec exige que pour être éligible, toute personne établie au Québec doit y être présente plus de la moitié de l'année.  Précisément, il faut totaliser moins de 183 jours d'absence dans une même année civile. Néanmoins, il est possible de bénéficier d'une exception tous les 7 ans! Si nous prenons notre exemple, puisque nous avons quitté le Québec au début du mois de juillet 2011, nous sommes bons pour revenir qu'à la fin de juin 2013... si les choses restent comme telles dans notre Québec en émoi.  Troisième niveau: le travail. Vivre pour travailler ou travailler pour vivre? Certains milieux offrent des arrangements tels les congés différés ainsi que les congés sans solde, permettant au travailleur de vivre son rêve de voyage. Personnellement, mon voyage de rêve dépassait les délais accordés par de tels arrangements avec mon employeur. Je n'ai eu le choix de quitter mon emploi en cours de route pour satisfaire mon coeur et mon ambition. Le problème avec le voyage, c'est qu'on n'en a jamais assez et que la liste d'idées s'allonge sans cesse. Ainsi, avant de faire le "move", vaut mieux s'intérroger sur l'importance et la valeur de son travail dans sa vie. C'est ce qui arrête plusieurs personnes à entreprendre une telle aventure. Néanmoins, lorsque le projet est lancé et vécu, la majorité des personnes ayant eu à faire ce choix sont heureux de l'avoir fait.  Quatrième niveau: le budget. Évidemment, ce niveau est étroitement lié au niveau du travail. Il est bon de se rappeler qu'il existe toutes formes de voyage pour toutes sortes de budget. Toutefois, il faut un minimum et planifier quelques sous pour les imprévus. À cet égard, une carte de crédit est un bon atout. Personnellement, j'avais quelques économies, mais trop peu pour l'itinéraire et la durée prévue. Convaincue que c'était un bon moment dans ma vie pour réaliser ce projet, je me voyais difficilement attendre une année de plus afin de fournir davantage mon porte-feuille. Ainsi donc, travailler à l'étranger devait faire partie de l'aventure... pour le meilleur et pour le pire! Enfin, le dernier niveau et un des plus difficiles: s'éloigner de ses proches pour un temps. C'est jamais facile à faire et il faut vivre avec l'inquiétude que cela cause. Autant celle que nous leur causons, que celle qu'ils nous causent à distance,  ainsi que le sentiment d'impuissance qui vient avec. C'est aussi d'accepter de manquer des événements importants dans la vie de nos amis et famille et dans l'autre sens, manquer leur présence durant certains événements marquants pour soi lors de cette période. Heureusement, nous vivons désormais dans un ère où la communication est souvent à portée de main presque partout dans le monde. Ah et j'oubliais... LA question: partir seul ou accompagné? À mon avis, trouver le bon compagnon de voyage relève du défi. Pas évident de trouver la personne qu'on sera capable de tolérer et vice versa, pratiquement 24h/24, 7 jours/7. On a beau partir avec notre meilleur(e) ami(e), mais en voyage il arrive qu'on ait souvent envie de se déchirer au bout de 2 semaines... Pas évident également de trouver la personne qui ait les mêmes objectifs, intérêts et budget de voyage. Partir en couple est selon moi l'idéal si on est prêts à relever ce grand défi relationnel. Sinon, partir seul est probablement plus réaliste pour les longs voyages (je ne l'ai pas vécu, mais j'ai rencontré plusieurs personnes qui l'ont fait).  Ce qui est certain, c'est que ça prend une bonne dose de courage, car être à l'autre bout du monde, face à soit même, ça peut être flippant.  Néanmoins, ça représente un sacré défi personnel. De plus, vie de voyage = vie de rencontre. Ainsi, il n'est pas rare de rencontrer des gens formidables et de se joindre à d'autres individus en cours de route. Une fois les préparatifs aux niveaux personnels complétés, reste à voir les formalités et conditions pour entrer/travailler en pays étrangers. Cela peut se faire en un clin d'oeil comme cela peut être laborieux, dépendamment des pays choisis et ce qu'on planifie y faire.
 

 
Ainsi donc, après plusieurs années de rêveries, une année de préparation, un peu plus d'une année de vadrouille entre le Canada et l'Asie du Sud-Est en passant par l'Australie, plusieurs mois à s'endurcir la couenne sur du travail de ferme, plusieurs changements de plans au déroulement du périple, plusieurs changements de cap au parcours de la vie,  nous voici maintenant à la dernière étape du voyage: profiter de la vie en Asie du Sud-Est. L'étape ultime, le fil conducteur de tous ces efforts. C'est en Indonésie que cela a débuté. En fait, c'est principalement pour des raisons rationnelles et pratiques que nous nous sommes retrouvés à Bali (oui oui). On avait un copain qui était allé voir une dentiste dans ce coin, qui offrait des services très professionnels et peu dispendieux si l'on compare aux prix au Canada (sur place nous avons appris que cette dentiste en question est décédée quelques semaines précédent le rendez-vous de Christian, mais du moins remplacée par un autre dentiste) . Christian nécessitait quelques soins dentaires et nous avons considéré que c'était une belle opportunité.  Considérant la situation géographique,  en partant de l'Australie, Bali était sur notre chemin pour où nous voulions nous rendre. Ce n'était pas prévu à l'itinéraire au départ.  Bon... j'avoue que j'étais contente que Chris nécessite voir un dentiste, parce qu'on ne se fera pas d'histoires... Bali ça fait rêver quand on n'y a jamais mis les pieds! Ainsi donc, nous avons pris un vol de 6 heures à partir de Sydney avec la compagnie australienne Jet Star. 6 heures de vol sans aucun service à moins de payer, même pas d'eau ou une poignée de cacahuètes (décidément les services de courtoisie en Australie ne nous auront pas impressionnés jusqu'à la fin). Puis, nous sommes atteris à l'aéroport de Denpasar sur l'île de Bali vers 22h00. Vue notre arrivée tardive, nous avions déjà réservé un hôtel sur Agoda, une chambre à 20$, pour s'assurer de ne pas galérer avec nos pack-sacs dès notre première nuit. C'était à Sanur, là où se trouvait la clinique de dentiste où Chris avait rendez-vous, 2 jours plus tard. L'hôtel était bien. Notre chambre avait presque la dimension d'un petit appartement et c'était flambant neuf. Nous avions l'impression d'être les premiers à occuper les lieux. Néanmoins, c'était mal situé et un peu trop cher selon notre budget voyage long-terme. Ainsi, nous avons repris les sac-à-dos le lendemain matin et pris un taxi pour les rues plus animées de Sanur, à proximité de la plage et où se trouvaient plusieurs hébergements bon marché. On avait quelques adresses d'accommodations en tête, mais tout ce qui se trouvait sur notre passage était plein ou trop cher. Nous étions alors en plein coeur de la haute saison touristique à Bali. On se retrouve donc à galérer dans les rues de Sanur, sous une chaleur écrasante. Nos packsacs se font lourds et les nombreux chauffeurs de taxi qui nous klaxonnent un après l'autre, pour nous inciter à embarquer dans leur voiture, nous emmerdent royalement. Puis, un homme dans la quarantaine nous interpelle. C'est un balinais, aborrant une longue queue de cheval ("long hair long life" selon un proverbe de l'endroit) et de nombreux tattoos. Il commence à sympathiser avec nous, se présente sous le nom d'Eddy, discute de tattoos avec Christian et nous demande si nous recherchons un endroit où crécher. Évidemment! Eddy nous dit que sa soeur à un guesthouse et qu'il y aurait peut-être des chambres de libres. Il se montre super gentil et nous conduit jusqu'au guesthouse en question. Par chance, il reste une chambre de libre. La chambre n'est pas terrible, pu l'humidité,  mais c'est dans nos prix et nous sommes mal placés pour jouer les difficiles. Nous prenons donc la chambre pour 3 jours, ne sachant pas combien de temps nous serons à Sanur. Tout dépendra des rendez-vous chez le dentiste pour Christian. Par la suite, Eddy nous oriente dans la ville, nous accompagne pour acheter un adaptateur électrique mural, puis nous dit qu'il travaille dans un studio de tattoo. Ah voilà! Avant de nous quitter, il nous remet la carte du studio qui appartient à son cousin, qui se trouve à être le meilleur tattoueur de tout Sanur (Oh oh... première graine semée dans l'esprit de Christian). Enfin débarassés de nos sac-à-dos et s'étant assurés d'un lit pour la nuit, on peut commencer à profiter de ce que Bali a à nous offrir. À première vue, beaucoup de couleurs, d'odeurs, de saveurs et surtout beaucoup de sourires. Des vrais beaux sourires francs et chaleureux. Ça y'est je suis gagnée! Je suis impressionnée par la dévotion des gens envers leurs dieux. Bien que le reste de l'Indonésie soit majoritairement musulmane, Bali est hindouiste. Ainsi donc, les cultes voués au dieux sont très remarquables et les cérémonies religieuses semblent se déroulées chaque jour. On retrouve plusieurs éléments de l'hindouisme indien, mais on nous a expliqué que l'hindouisme balinais a ses propres particularités et les dieux diffèrent.  Partout au sol, à l'entrée des habitations ainsi que des restaurants et des boutiques, on voit des petits paniers en feuilles de palmier tressées et remplis d'offrandes. Les offrandes sont généralement composées de fleurs, de riz, de biscuits, de cigarettes et inévitablement d'encens. En fait, la propriétaire de notre guesthouse à Sanur nous a informé que les gens incluent dans leurs offrandes les aliments qu'ils consomment durant la journée. Les offrandes sont déposées au sol et sur les autels plusieurs fois par jour, à différentes périodes de la journées. Pas toujours facile d'éviter de les piétiner tellement elle sont nombreuses. On ne voudrait surtout pas offenser nos hôtes... Néanmoins, nous remarquons que la durée de vie des offrandes est très éphémères. Une fois au sol, elles se détruisent rapidement sous les pas des touristes et la nourriture fini généralement par être mangée par les chiens, les oiseaux ou les fourmis. J'ai appris par après que cela avait peu d'importance. C'est l'acte de déposer l'offrande qui compte et les rituels qui l'accompagnent. De toute façon, l'offrande est vite balayée et remplacée. Nous sommes également vite conquis par la palette et l'intensité des saveurs présentées dans nos assiettes. Un peu trop emballés, car dès la deuxième journée, on s'aventure au marché de nuit local, excités par tant de variétés culinaires à si bas prix. On se dit que nous aurons tous nos repas du soir au marché... Jusqu'à la troisième journée où les maux du petit caca resurgissent. Bien que cela fasse partie de la "game", ceux-ci sont particulièrement intenses. Des crampes à nous couper le souffle. Bon on aurait peut-être pas dû manger ces boulettes qui se trouvaient dans notre soupe de la veille... Elles avaient bon goût certes, mais la texture était pour le moins qu'on puisse dire étonnante et on n'a jamais pu identifier en quoi étaient constituées ces boulettes . À la fin de notre repas, on a appris que c'était des boulettes de poulet. Vraiment?  Trop tard, le mal était fait. Suite à sa première rencontre chez le dentiste, Chris s'en tire avec deux autres rendez-vous supplémentaires à quelques journées d'intervale. Ainsi, nous devons rester à Sanur et ses environs, soit le sud de l'île, pour une semaine. C'est pas mal Sanur, mais pas plus que deux ou trois journées en ce qui me concerne. Sanur c'est majoritairement des stations balnéaires, des restos et boutiques aménagées pour les touristes. C'est très tranquille, parfait pour les vacances en famille en bord de mer et les lunes de miel. Plutôt ennuyant à la longue. Il y a une plage, mais celle-ci n'est pas exceptionnellement belle. Néanmoins, il y a un vent formidable parfait pour les amateurs de kite surfing ou de cerf-volant. Il y a de nombreux cerf-volants qui voguent dans le ciel de Sanur. Ces cerf-volants sont souvent très gros, de formes et de couleurs variées. Spectacle enchanteur pour nos yeux, qui agrémente nos moments sur cette plage.
 

Offrande

                 Plage à Sanur:
 
 
 
 
 
Avec une semaine à passer à Sanur, notre voyage en Asie débutait très tranquillement. C'était peut-être une bonne chose, car mon état intestinal demandait une toilette à accès rapide. L'adaptation digestive s'est faite brusquement et les symptômes ont trainé la durée de la première semaine. Rien d'extravagant comme activité donc. On se promène et Chris se fait dire 50 000 fois "nice tattoo" concernant sa manche droite. On se fait également dire plusieurs fois par jour comme nous sommes beaux ... Bon, il y a de forte chance que se soit du charme de vendeurs ratoureux, mais c'est pas désagréable.  Tout en errant dans le quartier touristique de Sanur, on passe devant le studio de tattoo du cousin à Eddy. Ce dernier est justement en train de glander à l'extérieur et il nous voit. Il nous invite amicalement à l'intérieur du studio... Ce serait peut-être grossier de notre part de refuser et, dans les circonstances, on n'a pas vraiment mieux à faire. Ainsi, nous sommes témoins de la propreté et de l'allure professionnelle du studio. L'endroit est nouvellement rénové et les installations sont modernes. Eddy nous parle de son cousin qui a 25 ans d'expérience en tant que tattoueur et qui a gagné plusieurs prix à Bali. Il nous demande si nous ne voudrions pas par hasard, se faire faire un tattoo durant notre voyage à Bali. Chris confie qu'il aimerait se faire tattouer en voyage, un tattoo souvenir, mais qu'il attend de trouver un bon artiste et le dessin coup de coeur. Il a déjà quelque chose en tête, quelque chose qui ressemble à un masque, dans la partie supérieure du dos, mais l'idée est plutôt vague et mal définie. Eddy présente les cartables de tattoo et de dessins de son cousin. Vraisemblablement, le gars a du talent. Puis, Eddy montre le dessin d'une face de dieu balinais; Barong, le chef des forces du bien, qui est très fréquemment représenté à Bali. Le dessin accroche Chris. Puis, Eddy montre un autre dessin de face de dieu; Rangda, la reine diabolique. Ok, Chris veut les deux visages dans son dos qui se font face, dans une représentation semblable au yin et au yang. Eddy nous donne une brève description de ces deux dieux balinais, Barong et Rangda, qui dans l'histoire, leur bataille représente la lutte éternelle entre le bien et le mal. Un concept de tattoo intéressent qui emballe de plus en plus Christian. Un sacré vendeur ce Eddy! C'est un pensez-y bien. Après un gros 24 heures de délibération mentale et budgétaire, Chris décide qu'il se fera faire ce tattoo. Après tout, c'est de circonstance et c'est un souvenir de voyage... à vie!  Il pourra mettre un crochet à côté du mot "tattoo" sur sa liste de «choses à faire en voyage». Ainsi donc, un autre rendez-vous pour Christian durant la semaine à Sanur. Une grosse semaine pour lui.
 
 
Nous nous retrouvons devant un deux jours libres, c'est-à-dire sans rendez-vous pour Chris. Moi, j'en peux plus de Sanur. Je veux bouger, voir autre chose. On décide d'aller à Kuta, qui se trouve pas très loin de Sanur, à 20-25 minutes en taxi. Pas que nos attentes étaient bien grandes par rapport à Kuta. De ce que j'avais lu et entendu, Kuta était le site qui attirait le plus de touristes dans toute l'Indonésie, ces touristes étant en majorité d'origine australienne et âgés entre 18 et 25 ans, dont le but premier était de faire la fête, puis encore la fête. En ce qui me concerne, je recherche davantage des endroits plus calmes et authentiques en pays étrangers et je désire surtout éviter les foules de touristes. Petite exception cette fois-ci en décidant de nous rendre à Kuta, emportés par l'ennui et la curiosité. Notre taxi nous débarque sur Poppies Lane 1, une petite rue trop étroite pour le passage du taxi en question, saturée de boutiques qui vendent toutes la même chose, de restos et de touristes. Vraiment rien de charmant, encore moins les touristes bedonnants et rouges comme des homards qui s'habillent avec des vêtements trop serrés, que l'on voit régulièrement. Du moins, on trouve sur Poppies Lane 1 un beau petit hôtel agrémenté d'un jardin charmant à l'arrière et d'une piscine à l'eau claire. Puis, on s'aventure dans les rues de Kuta. Méga centre-commercial, les chaînes de restaurant fast-food telles McDonald, Taco Bell et KFC pollulent, on se fait solliciter à chaque 3 pas et les Balinais nous prennent d'emblée pour des Australiens en nous interpellant par des "Mate" et en adoptant l'accent ainsi que les expressions des Australiens. C'est vrai que le nombre d'Australiens à Kuta est énorme, mais quand même, on ne ressemble pas à des Australiens non? Non? Enfin, on s'enligne pour la plage, qui encore une fois n'est pas extraordinairement belle. Toutefois, elle offre des vagues propices à l'initiation du surf et un coucher de soleil pas mal. On se fait encore solliciter par les vendeurs errants, les petites madames qui offrent des massages sur la plage,  les vendeurs de breuvages, ceux qui louent les planches de surf, mais c'est beaucoup moins pire que dans les rues du quartier touristique. On réussit même à obtenir un moment de tranquilité et de zénitude en regardant le coucher du soleil, assis sur la plage. Le soir tombé, on croise dans les rues plusieurs jeunes filles habillées très sexy, prêtes pour faire la fête, ainsi que plusieurs Australiens peu ragoûtants escortés par des Indonésiennes beaucoup plus jeunes et jolies qu'eux. Ouin... finalement c'était bien Sanur. Le lendemain, on ne se donne même pas la peine de sortir et on profite plutôt de la tranquilité du jardin dans la cour arrière de notre hôtel,  à faire les fainéants sur les chaises longues autour de la piscine. Tranquilles, jusqu'à ce que 3 jeunes françaises bruyantes se mettent à déblatérer sur leurs histoires d'amourettes et de couchettes, dans la piscine a à peine 2 mètres de nos chaises, comme si elles étaient seules au monde. À la fin c'était assommant. Elles semblaient bien gênées lorsqu'on leur a dit qu'on parlait aussi français, après 30 minutes.  Au soir, nous avons fait comme font la plupart des touristes à Kuta, on est sortis en boîte. On se retrouve sur l'artère des bars, avec l'intention de prendre une bière pour commencer, puis on verra. Des bars, il y en a en nombre plus que suffisant. Ça grouille un peu dans certains, beaucoup sont complètement vides. Il y a des hommes à l'air louches qui offrent à tous les passants étrangers des pilules, dont beaucoup de Viagra...  On se fait offrir une entrée "V.I.P", c'est-à-dire une entrée gratuite et des drinks gratuits durant une heure, au Sky Garden. Justement, j'avais lu que cette discothèque avait une belle terrasse en hauteur qui surplombait la ville. Donc on y va, puisqu'on n'a rien à perdre avec l'entrée et les drinks gratuits. Effectivement, au Sky Garden, du haut de 7 étages, la terrasse est bien agréable. Néanmoins, la vue sur Kuta a peu à offrir. On se rend compte, que c'est surtout dans le quartier touristique qu'il y a de la lumière et de l'animation le soir. Dans le bar, il n'y a que des touristes. C'était bien indiqué sur la carte V.I.P. "foreigners only" et il y a des portiers qui demandent les cartes d'identité pour vérifier ce fait.  Enfin, c'est faux, il y a des Indonésiennes dans le bar. La majorité d'entre elles semblent être engagées pour danser en bikini et en hautes bottes sur les stages de danse surélevés. Définitivement, ce n'est pas le meilleur visage du tourisme que l'on retrouve à Kuta Bali. L'heure des drinks gratuits arrive et nous avons le choix entre des centaines de verres de plastiques pré-remplis d'un liquide couleur jaune, orange, vert ou rouge, rapidement distribués par les serveurs derrière le comptoir. Les breuvages sont hyper sucrés et on ne goûte pas vraiment l'alchool. À vrai dire, c'est dans mes pires drinks consommés, mais "free is a good price". En se forçant à boire nos produits chimiques, on rencontre 2 Anglaises sympas. On jase, on danse, puis on s'en retourne avec toutes nos capacités, satisfaits de notre soirée.  Ça fait du bien de rencontrer des gens et de bouger après un moment. La matinée suivante, on s'en retourne à Sanur, qu'on s'est mis à apprécier davantage dès lors.  Puis, Chris a fini par finir ses rendez-vous dentaires et à se faire encrer la peau. Après 4 heures de souffrance, il arbore fièrement ceci:
 
 
 
               Plage à Kuta:
 
 
 
 
 
Enfin libres, nous mettons le cap sur la verdoyante ville d'Ubud, la capitale artistique et culturelle de Bali, au centre de l'île. Fraîchement débarqués au terminus d'autobus, le garçon au comptoir nous demande si nous cherchons une chambre pour la nuit. Nous lui répondons par l'affirmative mais ne nous montrons pas vraiment intéressés à sa proposition. Nous avons quelques adresses et pouvons trouver par nous-même. Le garçon nous demande le prix que nous voulons payer pour une chambre. Nous lui répondons 15$, qui est le prix minimal que nous avons payé jusqu'alors à Bali, pour une chambre double avec salle de bain privée. C'est alors que le garçon nous offre une chambre avec nos critères de base et bien plus: salle de bain privée, eau chaude, wifi, air conditionnée, bon déjeuner le lendemain. Il affirme que cette chambre se loue habituellement à 70$, mais qu'à cette heure, il préfère la louer à notre prix que de ne pas la louer du tout...  Bah on serait alors cons de refuser! Il est peu probable qu'on trouve meilleur prix à Ubud. Ainsi, on se rend à l'hôtel en question et on se  rend compte que c'est le deal du voyage. C'est à se croire dans une chambre de princesse: immense chambre, plancher et bain en marbre (un bain... wow!), lit baldaquin, grand balcon qui donne sur une rivère et sur la Monkey Forest. Le rêve! Dire que quand on se payait le luxe d'une chambre d'hôtel à plus de ce prix en Australie, on se retrouvait dans 20 mètres cubes avec un lit seulement. À Bali, une chambre à 70$ c'est le gros luxe! Et le déjeuner... Rien à voir avec la petite salade de fruits et les 3 demies rôties froides qui nous étaient habituellement servies dans les guesthouses précédents (ces déjeuners qui étaient inclus avec la chambre, nous ouvraient habituellement l'appétit plutôt que de calmer la faim du matin). Là, nous avions droit à de succulentes omellettes, des crêpes, des tranches de fruits frais, tout ça à volonté.  On a tenté de refaire cette bonne affaire avec les propriétaires de l'endroit le lendemain, mais ils ne voulaient pas nous faire la chambre à moins de 50$ pour les jours suivants. Tampis, on change d'accomodation et on se loue une chambre plus basique avec Julie, une amie à Christian, qui se trouve également à Ubud. Le guesthouse est tenu par une dame peu sympathique, qui possède un chien  rose. Lors de la première nuit, nous constatons que l'emplacement semble être adjacent à un poulailler constitué d'une dizaine de coqs qui poussent d'interminables coocooricooo à toute heure du jour. Les bouchons pour oreilles ont bien servi.


Le portique de notre luxueuse chambre à Ubud
 
Le balcon de la dite chambre
 

Jello le chien rose

 
Notre première journée à Ubud, nous l'avons passée à flâner dans les rues et nombreuses boutique de la ville.  Beaucoup de boutiques style hippie, nouvel âge, spécialisées en vêtements de yoga. Beaucoup de bistros et petits restos servant des jus d'herbes et de la bouffe bio. Belle petite ville qui attirent les baba-cools de tous les âges. Le lendemain, nous nous rendont à la fameuse Monkey Forest avec Julie et Nico, un sympathique Breton rencontré sur le chemin. Superbe cette forêt, avec ses immenses arbres, sa végétation luxuriante, ses temples et statues impressionantes. Néanmoins, c'est bondé de touristes et il faut pratiquement marcher en faisant la queue dans les sentiers. Il y a bien sûr les singes, ces petites pestes qui tentent de s'approprier tout ce qu'ils peuvent. Alors qu'il était assis tranquille, Chris y a laissé une bouteille d'eau après qu'un de ces singes ait posé la main sur le goulot. Quand Chris a retenu la bouteille, ce dernier lui a montré ses crocs pointus en le regardant dans les yeux. Prend-la, la bouteille, sale bête! Et la majorité des touristes dans la Monkey Forest, semble trouver cela drôle, se faire dépouiller par les macaques. Ils se mettent des couronnes de bananes sur la tête ou font ressortir de leur poche de pantalon un petit bout de sac rempli de cacahuètes, pour se faire grimper ou vider les poches par ces singes avides. Tout pour une bonne photo, au risque de morsure et d'égratignure. Les singes de la Monkey Forest semblent être les enfants rois de la jungle. Gare à celui qui leur refuse l'objet de leur convoitise. Ce n'est certainement pas les attitudes des touristes observées, qui amélioreront ce comportement. C'est pour cette raison qu'il est préférable de ne pas exposer des objets brillants ou facilement prenables tels bijoux, lunettes de soleil, caméra. Il paraît qu'en certains endroits touristiques comme dans les temples, les singes sont dressés par les marchants de bananes et de cacahuètes. Ces marchands leur apprennent à voler des objets aux visiteurs, pour ensuite les échanger contre de la nourriture. Ainsi, le touriste qui se fait voler ses Ray-ban par la sale bête, se doit d'acheter des bananes et cacahuètes à prix élevé au petit Indonésien du coin, s'il veut que le singe lui redonne ses lunettes sans drame. Une bonne affaire pour le marchand et pour le singe.

Promenade dans la Monkey Forest:

 
 
 
 
 
 


À Ubud, nous avons également fait des promenades à pieds quelque peu en dehors du centre. De jolies huttes et villas, des chants de riz d'un vert intense, des étalages de statues et de meubles en bois tellement magnifiques. Si j'étais riche, j'achèterais tous mes meubles à Bali. Le travail du bois est un art très développé là-bas et il est fréquent de voir des objets en bois avec des ornements et des détails très raffinés, particulièrement à Ubud. Un travail de fou! Les portes sont particulièrement remarquables. Nous avons également assisté à un spectacle de danse culturelle, le Kecak. Bien que j'ai mal compris la légende hindu présentée au travers de la danse, c'était très chouette. Le tout s'est finalisé avec un petit homme portant une figure emblématique de cheval (confectionnée avec des feuilles de palmier) qui marchait pieds nus dans des brasiers ardents. Étrange comme finale quand on ne comprend rien au sens de la danse, mais impressionant!

Spectacle de danse Kecak:

 


Nous étions également à Ubud durant le jour d'indépendance de l'Indonésie.  Nous nous attendions à un événement spectaculaire, comme dans le genre musique, danse, confettis, feux d'artifice, célébration joyeuse et colorée. Nous avons même mis notre promenade en scooter en suspend, dans les splendides rizières des alentours, afin de ne pas manquer cet événement qui se devait être grandiose. Finalement, le tout s'est manifesté en fin d'après-midi sur le terrain de soccer de la ville, avec un rassemblement des écoles des environs. Il y eut une fanfare d'enfants, puis une démonstration de marche militaire par quelques soldats. Puis ce fut terminé. Pas de danse du dragon ou de démonstrations traditionnelles comme je me l'imaginais. C'était plus formel que festif.

La fête de la journée de l'indépendance indonésienne à Ubud:

 
 


Ubud correspondait davantage au petit paradis que nous imaginions être Bali. Néanmoins, le flot de touristes était toujours important et incessant, rendant les contacts avec les habitants généralement superficiels et les expériences authentiques difficiles à trouver. Il est probable que Bali fut une vraie île paradisisaque, un bijou, il y a 40 ans, avant que le tourisme de masse s'en empare.  J'aurais bien aimé y être à cette époque.  À ce jour, il existe toujours des coins peu fréquentés par les Occidentaux à Bali, mais il sont rares et nous ne pouvons en témoigner. Après une dizaine de jours à Bali en saison haute (moment mal choisi, je sais), je ressentais les symptômes d'une bonne indigestion de touristes se manifester. C'est une des raisons pour lesquelles nous avons décidé de prendre le traversier pour Lombok, l'île voisine. Nous avions lu et entendu plusieurs choses qui nous plaisaient sur Lombok, telles qu'elle était peu fréquentée et ne souffrait pas encore du tourisme de masse comme Bali (ce n'est qu'une question d'années par contre), qu'elle était authentique et possédait de magnifiques plages quasi désertes. C'était l'endroit coup de coeur de Julie, qui voyageait alors depuis presque 4 mois en Asie du Sud-Est. Celle-ci décida même d'y retourner avec nous, afin de bien profiter de ses derniers jours de voyage. C'est ainsi que tous les trois, avons pris un taxi pour Padangbai, puis un traversier de 4 heures pour Lombok, heureux de fuire Bali et ses foules.