vendredi 16 novembre 2012

Lombok

Nous avons pris le traversier publique pour Lombok le dernier jour du Ramadan. Le bateau était donc rempli. Beaucoup d'Indonésiens couchés sur le sol endormis.  Nous sommes chanceux, nous avons des sièges coussinés à l'avant du traversier, principalement occupés par les touristes. Il fait chaud sur le bateau! 4 heures plus tard, nous accostons sur Lombok. L'île est de dimension semblable à celle de Bali, mais beaucoup moins verdoyante. La température semble y être plus aride. Au port, nous négocions férocement un prix de groupe pour un taxi pour nous rendre à Kuta, au sud de Lombok (rien à voir avec Kuta, Bali). Déjà durant les premiers kilomètres roulés, on voit des mosquées à tous les coins. On est bel et bien en terres musulmanes dorénavant. Kuta Lombok est un petit village qui s'ouvre rapidement au tourisme. En fait c'est un des deux endroits de l'île principalement visités.  Beaucoup d'adeptes de surf s'y rendent pour tester les vagues qui varient en terme de force et d'accessibilité, dépendamment des différentes plages. À Kuta Lombok, il y a 2 rues principales avec plusieurs possibilités d'accomodation et de restos. Durant notre séjour de 5-6 jours, nous avons particulièrement affectionné les "warungs", les petits restos locaux tenus dans des "shacks" sur le bord de la rue. Succulente nourriture locale entre 1 et 3$! Lors de notre première soirée, nous avons été témoin des célébrations qui soulignaient la fin du Ramadan. Une petite parade d'une quarantaine de personnes qui chantaient et jouaient de la musiques, principalement des percussions. La joyeuse démonstration fut d'une durée de 5-10 minutes, le temps de parcourir les rues principales de Kuta. C'est petit Kuta Lombok. Le lendemain, nous prenons conscience que la fin du Ramadan signifie vacances en famille pour les musulmans. Ainsi, tout est fermé ou presque. Tout sauf  Warung Mario, warung tenu par un  sympathique Indonésien surnommé Mario, qui abore dignement une casquette rouge à la palette surdimensionnée, telle celle de Mario Bros. Lorsque nous nous sommes pointés sur l'heure du dîner, la réserve de nourriture tirait à sa fin. Tout ce que Mario pouvait nous servir était une simple "noodles soup". Simple, mais délicieuse! La meilleur noodles soup en Asie (jusqu'à date). Nous en avons commandé à plusieurs reprises par la suite, même si nous avions un plus grand choix durant les jours qui ont suivi. Sur la plage du village principal, nous avons fait une première rencontre avec les enfants vendeurs de bracelets tressés. Mignon ces enfants durant les premières rencontres. Néanmoins, ils sont partout! Sur les plages, dans les rues, dans les endroits où on s'arrête pour manger... Ils vagabondent transportant leurs planches de carton où sont étalés les différents bracelets.  Ces enfants sont habituellement âgés entre 7 et 12 ans, mais nous en avons vu de plus jeunes parfois, qui semblaient être âgés de 4 ou 5 ans. Les bracelets sont habituellement faits par les parents, qui ensuite sont remis aux enfants, qui èrent dans les endroits touristiques de Kuta pour tenter de les vendre. Certains prennent leur travail plus ou moins au sérieux et reste un long moment à socialiser avec les touristes ou à s'amuser avec leurs gadgets tels maquillage ou Iphone.  C'est enfants connaissent les phrases de base en anglais pour la vente et la négociation. Ils seront sans aucun doute de redoutables gens d'affaire rendus à l'âge adulte! Néanmoins, certains de ces enfants se montrent casse-pieds, généralement les garçons plus vieux, qui nous imposent d'acheter leurs bracelets. Ils interrompent nos repas, en affichant leurs palettes de cartons dans nos faces et en disant: "You buy yah!" Quand on leur dit «maybe later», ils répondent: "No! You buy now!"  Sans aucun sourire ou amabilité. Non mais tu parles d'une façon d'aborder les gens! Maintenant c'est certain que je n'achète pas un de ces bracelets! Il nous est arrivé à quelques reprises de faire des leçons de politesse. Tenter d'expliquer que ce n'est pas une bonne façon de nous demander de les encourager, essayer de faire comprendre que non c'est NON. Bon... Possiblement en vain. Le pire est lorsqu'on avait le malheur de porter attention aux bracelets d'un, tous les enfants du secteur se regroupaient en masse, formant un essaim de solicitation autour de nous. Bien qu'on les trouve bien mignons, après quelques jours à Kuta, on essaie de les éviter. Or, plusieurs de ces enfants s'avérent être également agréables, particulièrement les fillettes qui affichent de superbes sourires et prennent un peu plus de temps pour faire la conversation. Enfin, je suis repartie de Kuta avec 5 bracelets de fils colorés, ce qui fait en moyenne un bacelet acheté par jour. À 50 cent payées en moyenne par bracelet, c'est tout de même un bon achat.

Une des magnifiques plage de Kuta Lombok
 
 
Les vendeuses de bracelets

La vie est très relax à Kuta Lombok. On dort, on mange, on lit, on prend du soleil sur les différentes plages des alentours. Il y a possibilité de se vautrer sur 4 ou 5 superbes plages dans les environs. Certaines sont destinées aux surfeurs d'expérience, d'autres se prêtent davantage à ceux qui débutent dans cette discipline. Julie et moi avons l'ambition  d'améliorer nos habiletés à ce sport, qui semble tellement cool quand tu réussis à tenir plus d'une seconde debout sur la planche. On loue mobylettes, planches, puis on affrontent la redoutable route qui mène aux vagues (J'ai pas conduit, j'suis toujours aussi "chicken" par rapport à conduire une moto en Asie. Par chance, j'ai mon conducteur de confiance). On se rend à la plage en question, pas celle pour les bons surfeurs, l'autre après, qui apparamment présente de bonnes conditions pour les novices cette journée. Sur place, on constate que soit l'heure des vagues est passée ou soit qu'on s'en ait fait compter une bonne... Pas de vagues. Néanmoins, la plage est magnifique et l'eau est bonne.  On ressent bien l'ambiance des vacances de famille. La plage est bondée d'Indonésiens. Évidemment, avec la fin du Ramadan et la haute saison touristique, il ne fallait pas espérer les plages désertes, même à Kuta Lombok.  Je suis quelque peu mal à l'aise de marcher sur la plage en bikini. On se fait bien examiner Julie et moi. Même si l'endroit devient rapidement et dangereusement touristique, il est évident que beaucoup de locaux ne sont pas habitués à voir des femmes s'exposer en légère tenue.  En fait, je remarque que les femmes et fillettes se baignent tout habillées.  En tant, que femme étrangère, je sais qu'il est préférable de se couvrir minimalement les épaules et les genoux, lorsqu'on erre en terres musulmanes, du moins en Indonésie.  Néanmoins, on peu se permettre quelques tenues plus occidentales dans les endroits touristiques. Bien que Kuta est l'un des deux endroits qui attirent le plus de touristes sur Lombok, on remarque que le phénomène est encore frais, ce qui en fait son charme.  Ainsi, je me dis que ce serait bien de préserver cette ambiance et cette authenticité le plus longtemps possible, avant que tout cela s'efface et devienne un terrain jeux pour jeunes débauchés tel Kuta Bali.  Ainsi donc, je me permet de critiquer les filles qui marchent 2 km dans les rues de Kuta Lombok en bikini pour se rendre à la plage ou à leur chambre d'hôtel. Le bikini ça va sur la plage à Kuta Lombok. Mais en dehors, t'es en terre MUSULMANE la grande, donc va t'habiller! Question de respect pour la culture.  T'iras te pavaner à Miami...


En route pour les plages

Julie, prête à attaquer les routes et les vagues de Lombok

La plage où on avait l'intention de faire du surf...

Nous étions un peu inquiets de nos ballader sur Lombok, car nous entendions quelques histoires inquiétantes. Des histoires dans lesquelles certains étrangers se faisaient menacer, voler ou même attaquer par des locaux des villages voisins de Kuta. Lombok étant très pauvres, certains de ses habitants seraient jaloux de la prospérité que connaît Kuta  avec l'essor du tourisme.  Ces derniers tenteraient de prendre les morceaux qu'ils peuvent et il serait alors déconseillé de se promener dans les alentours seul avec beaucoup de liquidité ou des objets de valeur tels caméra et Iphone. Fait ou rumeur? J'ai pour mon dire qu'en pays étranger, on n'est jamais trop prudent. Ainsi, lorsque nous avons décidé de faire l'exploration des plages aux alentours de Kuta, nous avons tenté de le faire à plusieurs. Sur le chemin en partie très accidenté vers Maui beach, nous avons rencontré un amas d'Indonésiens rassemblés au milieu du passage.  Puis, nous avons aperçu qu'au milieu de la foule, gisait une jeune femme étrangère avec la jambe en sang qui reprenait peu à peu conscience. L'amie qui l'accompagnait tentait tant bien que mal de prendre contrôle sur la situation, mais une amie blessée et inconsciente dans un village où personne ne te comprend ainsi que deux mobylettes louées à ramener à au moins vingt minutes de route, c'est beaucoup à gérer. Entre temps, la jeune femme blessée s'était fait voler sa caméra durant le moment où elle était inconsciente! Nous avons donc tenté d'aider à la situation. Les hommes ont finalement embarqué les 2 scooters dans une boîte de pick-up et reconduient les deux filles à l'hôpital du village principal. Fait confirmé. On ne peut faire confiance à personne à Lombok.

Après 2 semaines à manger dans des restos ou warungs, cuisiner nous manque. Christian et moi avons l'envie de faire un BBQ avec des amis et le personnel de notre guesthouse à Kuta Lombok. Ainsi, un bon matin, on se lève et on se rend tout droit au marché local du matin pour acheter les aliments nécessaires, sans prendre le temps d'avaler un café. Ouf! C'est brutal comme réveil. Beaucoup de gens, beaucoup d'odeurs. C'est un beau marché et c'est typique, mais on a de la difficulté à se faire comprendre et à prendre notre place. Ça bouscule, les gens passent devant nous constamment et on a le sentiment que les marchands abusent de nos faces d'Occidentaux.  Heureusement, nous rencontrons le sympathique Mario qui fait ses emplettes pour son warung et qui nous aident à obtenir des prix qui se rapprochent davantage des prix locaux. À la fin, nous ressortons du marché avec une dizaine de thons entiers, 2-3 kilos de légumes (fèves, petits oignons, tomates, limes et chilis) pour environ 12$. Par la suite, les employés de notre guesthouse nous disent qu'on a payé trop cher...  Ces derniers nous disent qu'ils cuisineront le poisson pour nous. Notre intention était de participer à la confection d'un repas à l'indonésienne entre amis, de fournir le repas pour nos hôtes d'accueil et d'avoir du plaisir tous ensemble.  Rendus en fin de journée, les employés en question ne sont pas sur place.  On se fait dire par d'autres employés qu'ils ont une affaire à régler.  Sur le petit balcon de notre chambre, nous tentons donc de tailler les légumes et de confectionner certains assaisonnements en tirant le meilleur de ce qu'on peut utiliser de nos couteaux suisses ainsi que de nos bouteilles et sacs en plastique vides, en guise de contenants. Pas évident, mais on y arrive. Nos ventres gargouilles de plus en plus et toujours pas de traces de nos supposés cuisiniers de poissons.  Nous sommes quelques peu mal pris, car bien que nous sommes 5 à ce moment, pas un de nous sait comment préparer un thon qui est tout entier...  Finalement, ils arrivent. Celui qui semblait enthousiaste à l'idée d'un BBQ la journée auparavant et qui s'était offert à la préparation du poisson, semble être fatigué et avoir d'autres préoccupations.  Même s'il nous affirme alors qu'il préparera nos poissons sans problèmes, on sent que cela l'incommode.  Nous nous sentons un peu mal à l'aise... Ainsi les chefs préparent un feu et les poissons. En fait, la préparation du poisson semble consister à enfiler les poisson sur de longs bâtons de bois, de la bouche à la queue.  C'est pas vraiment ce dont on s'imaginait... Qu'à cela ne tienne, on s'affaire à la cuisson de la papillotte de légumes, comme on a l'habitude de la faire par chez nous, c'est-à-dire les légumes emballés dans du papier d'aluminium avec beaucoup de beurre. Miammm! Il faut de la bonne braise ainsi nous devons faire un deuxième feu. Alors que Christian s'affaire à cette mission, nos chefs indonésiens ne comprennent pas ce que nous tentons de faire et pourquoi  nous nous affairons à un deuxième feu.  Ils croient que nous ne sommes pas satisfaits de leur façon de faire... On tente de leur expliquer que ce n'est pas le cas du tout, mais c'est difficile car leur niveau d'anglais est à la base. Après quelques discussions, ils semblent comprendre mais adoptent un air plus renfrogné. Le malaise s'agrandit.  Finalement, les poissons et les légumes sont prêts.  À la bouffe! Mais nos cuisiniers nous disent qu'ils ne mangeront pas et se retirent après quelques minutes. Ok, là pas pire malaise! Ainsi, nous nous retrouvons avec deux fois trop de bouffe. Quelques touristes et autres Indonésiens passant sur la route, s'arrêtent et se joignent à notre cercle autour du feu.  Ceux-ci participent un peu à la consommation de nourriture, mais c'est surtout les chiens errants et les vendeuses de bracelets qui nous aident à ne pas faire de gaspillage. Le poisson est pas mal, le goût est similaire au thon en canne. Ça manque d'assaisonnement, mais nos légumes compensent. Ils sont bien épicés avec les chilis ajoutés (petite touche asiatique à la papillote).  Ce fut une belle soirée à jaser , à manger et à boire du vin de riz tous ensemble.  Néanmoins, nous avons appris que considérant le trouble et le coût que ce BBQ nous a occasionné, ça ne valait pas la peine avec les bons plats tout préparés qu'il est possible d'acheter à petits prix à Asie.

Grillade à la Lombok style
 
Un des chefs

Réunion amicale sur le bord de la route
 Ce qui est remarquable à Kuta Lombok, c'est la présence des nombreux animaux errants. Des chats mais des chiens surtout. C'est un vrai brise-coeur de voir les bébés chiens galeux en quête de nourriture qui sont laissés à eux-même. Des fois, ils semblent vouloir plus que de la nourriture, comme de l'amour aussi. Toutefois, la plupart d'eux présentent des maladies de peau qui peuvent se propager chez les humains. Difficiles de ne pas les cajoler... Décidément, naître en tant que chien en Asie, c'est être destiné à une vie très dure. Ils ne sont pas traités comme chez nous. Ici, ce que les chiens reçoivent des humains, c'est généralement des coups et leurs poubelles.  D'autres voyageurs à notre guesthouse ont trouvé un minuscule chat sur le bord de la route, sans mère, avec peu de chance de survie. Ils lui ont prodigué des soins durant environ 2 semaines, puis ils ont dû quitter. Les gens de la guesthouse semblaientt être en accord avec la présence du chaton sur leur terrain, mais c'était surtout les locataires qui s'en occupaient. C'était rendu un chat joueur avec plein d'amour. Néanmoins, il était encore très petit, paraîssant tout fragile et vulnérable. Je crois que c'est le chat le plus laid que j'aie vu. Il était tout maigre avec d'immenses oreilles et des yeux globuleux. Il avait également de longues pattes arrières, certainement plus longues que la moyenne des chats, ce qui lui donnait un peu un air de kangourou. D'ailleurs, il bondissait remarquablement haut.  Puis, comme presque tout les chats en Asie, il avait seulement un petit mognon en guise de queue.  Tout ça le rendait encore plus attachant. Les voyageurs qui en avaient d'abord  pris soin l'avaient surnommé "Smiggle", qui fait référence à "Gouloum" en français, dans la trilogie  "Le Seigneur des Anneaux".  Cela lui allait très bien. Dès notre arrivée, "Smiggle" qui est en fait une femelle, est venue se coucher sur mes cuisses et s'y est endormie en moins de deux. Dès lors, elle venait souvent sur notre balcon, se coucher avec nous dans le hamac. Lorsque ceux qui s'en occupaient ont quitté, après quelques jours suite à notre arrivée, nous avons été un peu comme la nouvelle famille d'accueil de "Smiggle". Nous la nourissions, la cajolions, jouons avec elle et l'avons même fait dormir dans notre lit une nuit. Le bébé chat couché entre nous deux, il fallait faire gaffe de ne pas trop bouger dans notre sommeil, car si par mégarde on se tournait sur "Smiggle", on la tuait à coup sûr. C'est ben cute dormir avec un bébé chat rescapé qui ronronne, mais un chaton ça se réveille tôt et ça ne pense alors qu'à jouer. Difficile de dormir quand il y a un bébé chat-kangourou qui te saute sur le ventre, joue avec tes couettes de cheveux ou essaie de grimper dans le moustiquaire qui entoure le lit. La nuit suivante, nous étions moins enclins à laisser dormir "Smiggle" dans notre lit, mais le chat s'est mis à miauler à notre porte avec insistance. Merde! On vient de lui implanter une mauvaise habitude. On ne résiste pas longtemps aux demandes de "Smiggle" et celle-ci s'endord rapidement au pied de notre lit en ronronnant avec contentemment. Les jours suivants, "Smiggle" s'est fait plus indépendante. Elle revenait nous voir une fois de temps en temps et nous continuons à lui donner de la nourriture. Cependant, elle partait pour de plus longues escapades et on pouvait ne pas la voir durant une journée entière. Elle était probablement au guesthouse voisin où d'autres voyageurs étaient portés à en prendre soin également. Certains ont même tenté de lui faire une séance beauté en lui prodiguant une petite teinture au henné (hein Julie?). Malheureusement, l'allure du chat n'en fut pas plus améliorée et celui-ci s'est retrouvé avec une tache orange sur le dos. Nous avons quitté Kuta Lombok en souhaitant que "Smiggle" ait une bonne vie auprès des voyageurs de passage et qu'elle s'en tire sans trop de problème au niveau relationnel.


Smiggle

Puis nous avons pris le cap pour les îles Gilis. Les îles Gilis sont trois petites îles au nord-ouest de l'île de Lombok. En fait, gili signifie « petite île» en sasak. Il y a gili Air, gili Menos et gili Trawangan. En ce qui concerne les deux première îles, la vie y est très tranquille. Il y a quelques complexes à bungalows et il y a peu à faire autre que de profiter des plages et du snorkeling, qui est plutôt bon. Sur Trawangan c'est différent. L'île est remplie d'hôtels et de restaurants touristiques et est plutôt reconnue pour faire la fête et la consommation de substances illicites. Les îles Gili sont aussi reconnues pour les nombreaux sites de plongée. Ainsi les écoles et les plongeurs y sont en grand nombre.  Ce qui aide à l'atmosphère de détente sur ces îles est que la circulation motorisée est interdite. Les mobylettes bruyantes sont remplacées par les bicyclettes et des charettes tirées par des chevaux. On aime! Notre première intention était de se rendre sur gili Air pour les 2 premiers jours, puis de rejoindre des amis sur Trawangan. Toutefois, nous sommes arrivés trop tard au port de Lombok pour prendre le bateau pour gili Air et nous avons donc retonti sur gili Trawangan. On se trouve rapidement un guesthouse et on a l'embarras de choix pour les restaurants qui se trouvent en majorité sur la rue longeant la plage. Trawangan est la plus grande des îles Gili.   Il y a également beaucoup de choix pour les bars. Certains d'entres eux affichant de drôles de slogans tels: "We have sexy bloody magic mushrooms. Ticket for the moon". Du fait qu'il n'y a pas de police sur gili Trawangan, les affiches de promotion pour les champignons magiques sont fréquentes.   Notre première journée sur les gilis, nous la passons à flâner sur la plage, partageant notre temps à lire ou à barboter dans l'eau claire. Néanmoins, le sol est recouvert de coraux morts et la marche en bord de plage est périlleuse, du fait que les coraux font mal aux pieds. Alors que je tente de regagner la plage de peine et de misère, un jeune homme qui semble être indonésien me dit très poliment et avec un air timide: «Excuse-me Miss, can I take a picture with you?». Sur le coup, je me sens mal de refuser et j'accepte, à moitié flattée.  Je me demande s'il me prend pour une star quelconque. Une fille qui semble être sa copine prend une photo de nous deux dans la mer et tous deux me remercient avec de grands sourires. Je trouve ça étrange, mais drôle. Puis, je réfléchi: Est-ce que je viens vraiment de prendre une photo avec un dude indonésien inconnu en bikini? Qu'importe. Je ne suis qu'une dude occidentale en vacances sur Gili Trawangan, comme des miliers d'autres. La deuxième journée, nous nous prenons un tour d'apnée autour des 3 îles. Au cours de la journée, nous arrêtons à 4 sites différents. Le snorkeling est bien, mais les organisateurs décident de rendre l'activité un peu plus extrême en nous faisant plonger dans un endroit rempli de mini méduses. En moins de 5 minutes, tout le monde est remonté sur le bateau et plusieurs d'entres nous ont des brûlures sur le corps. J'en ai deux. Ça brûle et ça pique. En fait ça fait plein de petites boursuflurent rouges qui forme une plaque. Pas ce qu'il y a de plus agréable, mais après environ 20-30 minutes ça se dissipe. Le highlight de la journée est lors de la dernière plongée où nous nageons à proximité de grosses tortues de mer. Première fois que j'ai la chance d'observer cet animal en liberté, d'aussi près dans ce type d'environnement. Magique. En fin d'après-midi, nous retrouvons Nico, notre ami breton que nous avions rencontré à Ubud (Bali), puis que nous avions revu à Kuta (Lombok).  Chic type. Nous échangeons quelques histoires et fous rires jusque tard en soirée, puis nous avons la folie de se donner rendez-vous tôt le lendemain matin pour prendre le bateau qui se rend à Gili Air. Ce bateau fait le trajet une fois par jour, à 8h15. Notre but était de retourner faire du snorkeling à notre spot préféré lors du tour d'apnée, avec Nico qui venait d'arriver.  Bien qu'il n'y avait pas de tortues, nous avions vu une multitudes de poissons aux formes et couleurs différentes. Nous avions le goût d'y retourner et de visiter gili Air. C'est bien molos que nous avons pris le bateau bien rempli. Nous avons passé quelques heures à farnienter sur la plage et à barboter avec les poissons. Nous avons fait une courte marche sur l'île (le tour est vite fait) avant de reprendre le bateau à 15h00 pour retourner à Trawangan. Puis, Nico et moi sommes aller au site pour aller voir les tortues dans les eaux près d'une plage de Trawangan. Nous en avons trouvé une et nous l'avons observé durant une demi-heure. Plus tard, nous avons dit au revoir à notre ami breton et sommes allés au lit tôt afin de réunir nos énergie pour le lendemain, qui s'avérait être une longue journée de transport pour retourner à Bali. Nous avions un avion à prendre 2 jours plus tard de Denpasar à Jakarta. Puis un autre vol de Jakarta à Kuala Lumpur. En fait, nous avions dû acheter un billet à la presse lorsque nous avons pris l'avion de Sydney à Denpasar, car la compagnie aérienne ne voulait pas nous laisser embarquer sans preuve que nous quittions le pays dans les 30 jours suivants notre arrivée en Indonésie. Ainsi, nous avons acheté un billet sur le fait à l'aéroport et nous en avons trouvé un pas cher de Jakarta à Kuala Lumpur en Malaisie. Puis, nous avons eu la chance de trouvé un autre vol pas cher quelques jours plus tard, reliant Denpasar à Jakarta, quelques heures avant  notre vol pour Kuala Lumpur. Cela nous a pris la journée pour se rendre de Gili Trawangan à Ubud sur Bali. Nous avons été moins chanceux pour le traversier du retour et nous avons dû patienter 5 heures assis sur un banc de bois pour regagner Bali. Mes cheveux n'étaient pas fâchés de quitter les îles Gilis, considérant qu'il y a un manque d'eau douce sur les îles et qu'ainsi il faut se laver à l'eau salée. Même après la douche, on ne se sent pas complètement propres. Dans le premier bateau de gili Trawangan à Lombok, nous avons revu les deux filles que nous avions vues sur la scène d'accident à Kuta Lombok. Une des deux présentaient de grosses gales sur sa jambe et son pied. Elles nous ont raconté qu'elles ont pu récupérer leur caméra après l'avoir rachetée à environ 25$. Celle qui n'était pas blessée avait dit à l'homme qui les avait conduites à l'hôpital que si jamais quelqu'un au village retrouvait la caméra, elles étaient prêtes à donner de l'argent en échange.  Surprise! Le lendemain, quelqu'un se présente à leur hôtel avec la caméra. Sacrés Indonésiens!

Les calèches sur Gili Trawangan

 Tortue près de Gili Trawangan


Sur et autour de Gili Air



 



 
Nous avons passé notre dernière journée en Indonésie à Ubud, notre endroit préféré sur Bali. Nous avions l'intention de faire la promenade en mobylette vers le nord de la ville pour voir les rizières en terrasses et les plantations de café, ce que nous n'avions pas eu le temps de faire lors de notre premier passage. Nous aurions manqué quelque chose. Lorsque nous sommes arrivés, la ville était à la veille de célébrer le Galungan, une fête religieuse importante pour les Balinais. À cette date, les Balinais croient que les dieux et les esprits de leurs ancêtres descendent sur terre visiter les temples et leurs maisons. Ceux-ci doivent démontrer une grande hospitalité par le biais de prières et d'offrandes. Cette fête se caractérise par de grandes poles de bambou tressé où sont suspendues des offrandes, de chaque côté des rues. Ils semblent y en avoir des milliers dans les rues d'Ubud. Considérant que ces décorations et offrandes sont faites à la main, je suis encore plus impressionnée par le temps que les Balinais accordent pour leurs dieux et les célébrations religieuses. Lors de notre promenade en mobylette, nous avons la chance d'admirer les Balinais pourvus de leurs beaux habits pour l'occasion ainsi que leurs défilés et offrandes. Nous passons devant de magnifiques terrasses de riz, puis nous arrêtons à une plantation de café où l'on fabrique du café Luwak. Le café Luwak est en fait le café le plus rare et le plus cher au monde, en raison de sa faible production. Cela s'explique par le fait que les grains de café sont récoltés dans les excréments de la civette asiatique, un mammifère qui consomme les cerises du caféier mais présente une digestion presqu'absente. Comment est née cette idée de faire du café à partir de grains qui ont voyagé le long du système digestif d'une civette?? Wikipédia a réponse à tout ou presque, donc aller voir le lien si ça vous intéresse. Or, nous nous sommes risqué à pendre une tasse de ce café, qui se vendait 5$ la petite tasse à même la ferme de production, ce qui est plutôt cher pour l'Indonésie. Cela s'avère être un très bon café et nous en avons même acheté pour la maison, considérant l'aubaine si nous comparons le prix sur le marché. Nous avons poursuivi notre route jusqu'à Kintamani au nord de Bali, où nous avons pu admiré le mont Batur, un volcan actif, ainsi que les champs de lave qui l'entourent. De retour à Ubud, nous avons décidé d'acheter des cerf-volants, tels ceux qui nous avaient charmés sur les plages de Sanur, pour donner aux enfants de nos familles (chut les parents!). Nous nous sommes donc retrouvés avec 9 grands cerf-volants faits à la main. Superbes mais fragiles. Pliés, ils font environs 3 pieds de long chacun. C'est pas l'idéal considérant qu'il nous reste plus de 3 mois à voyager avec notre sac-à-dos. Nous avons l'intention de les envoyer par la poste au Canada avec d'autres souvenirs et effets personnels que nous considérons de trop dans notre sac-à-dos. Envoyer des trucs de l'Asie par bateau, c'est pas si cher. Toutefois, nous n'avions pas prévu que les services de poste à Ubud allaient être fermés sur plusieurs jours considérant le Galungan. Tant pis. On se dit qu'on les enverra de Jakarta puisqu'il y a un bureau de poste près du terminal de l'aéroport et nous transportons nos cerf-volants en tant que bagage à main dans le premier avion. Durant les heures d'attente pour notre vol à Kuala Lumpur, nous nous rendons au bureau de poste en taxi. Le bureau de poste est plutôt petit, terne et très tranquille. On se rend compte que les employés ne parlent quasi pas un mot d'anglais. On tente d'expliquer notre intention dans un anglais brisé et surtout avec des gestes et dessins. Il y a des clients qui passent et ceux-ci nous servent parfois d'interprètes.  Les petits monsieurs se montrent gentils et semblent comprendre ce que nous voulons. Ils se mettent à trois pour fabriquer une boîte sur mesure pour nos effets à envoyer, à l'aide d'un X-Acto, de papier collant et de bouts de cartons. Les cerf-volants de formes variées rendent la tâche ardue. On tente de savoir à quel prix cela pourra être envoyé au Québec, mais il semble que les employés peuvent nous le dire seulement lorsque le tout sera emballé, mesuré et pesé. Au moins 20 minutes plus tard, la boîte est complétée et les petits monsieurs peuvent nous dire un prix. 150$! En fait, les services à ce bureau de poste se font en avion seulement, ce que nous ne savions pas au départ. Les services par bateaux sont beaucoup moins chers et nous ne pouvons nous permettre un tel envoie postal. Nous tentons d'expliquer la situation aux petits monsieurs gentils, qui restent souriants malgré tout ces efforts. Je crois que cela les a bien occupés. À la fin, deux autres clients sont témoins de la situation. Ils nous font des sourires et s'échangent des mots en indonésien. Puis, la femme finit par me dire: «Excuse-me Miss, can I have a picture with you?».  Puis, l'homme demande la même chose à Christian. Puis, les petits monsieurs du bureau de poste disent qu'ils veulent aussi des photos avec nous. On trouve ça bien drôle. C'est donc en posant avec les Indonésiens dans le bureau de poste près de l'aéroport de Jakarta, photographiés par les téléphones cellulaires de chacun, que nous finissons notre sympathique séjour en Indonésie. Un seul regret: ne pas avoir pris cette dernière photo à mon tour.

rizière en terrase près d'Ubud


Les poles d'offrandes érigées pour Galungan

Les femmes et leurs offrandes

Une des civettes qui contribuent à la confection du café Luwak


Moi qui fait griller les grains de café et Christian qui moud les grains... on va dire

Mont Batur