samedi 31 mars 2012

Sweet Thailand

Ajustement dans le temps ici: mi-octobre... 10 octobre plus précisément. On s'en va à Vancouver pour prendre l'avion! Enfin, le vrai voyage, il me semble, commence! Destination: Thaïlande. Déjà quelques semaines qu'on feuillette notre Lonely Planet, dans notre champ de bouette de plus en plus frette, en rêvant de plage et de bouffe exotique. La promenade en autobus entre Keremeos et Vancouver dure 6 heures. C'est l'action de grâce et c'est une journée grise. Durant la première heure et demi de bus on écoute des épisodes de Breaking Bad, puis l'ordinateur meurt. J'essaie de passer le reste du temps à écouter de la musique, à essayer de lire un peu mon livre sur la Thaïlande, à jouer à Angry birds sur le ipod, puis à patience, puis à Blokus, j'essaie de dormir... j'ai hâte d'arriver le temps est long! Ouan ben on n'a pas fini... J'ai 18 heures de vol pour me rendre à Bangkok avec un arrêt de 3 heures à  Guangzhou (Guangzhou?) dans le sud de la Chine. Mais c'est pas moi qui est à plaindre, Chris a 2 jours environ à passer dans le monde aérien, à faire la navette Vancouver-Sydney (arrêt à Shanghaï entre temps) puis Sydney-Bangkok (avec une demi-journée à passer à Sydney). Ouf, c'est fou ça, y'a de quoi dérouter son homme! J'ai acheté mon billet avec la compagnie aérienne Southern China. Je ne connais pas cette compagnie, mais y'a comme quelque chose qui me fait penser que ce sera ordinaire... Finalement on arrive à Vancouver avec nos mégas packsacs (surtout le mien) et depuis longtemps, on est à pieds (comme des vrais backpackers youhou!). On trouve vraiment facilement le sky train et notre auberge de jeunesse. On est en plein coeur de Vancouver downtown. C'est gris, il pleut... Chris doit quitter à 5h a.m. pour se rendre à l'aéroport le lendemain. Il décolle un jour avant moi et selon les horaires de vol, je suis supposée atterir 4 heures avant lui à Bangkok. Cela signifie que j'ai une journée entière à passer à Vancouver, seule. Ça me stresse un peu. Une des principales choses que j'avais entendues sur Vancouver est que c'est une ville bourrée de junkies, style crackhead ou methead. Je suis, en ce moment, en plein coeur de la télésérie Breaking Bad et ça ne me donne pas envie à avoir à faire avec un methhead... Je ne planifie rien d'extravagent. En fait, je suis certaine que la ville contient plusieurs attractions et activités intéressantes, mais celles-ci semblent se faire majoritairement à l'extérieur... et il fait gris et il pleut! J'ai déjà vu l'aquarium...  Le grand jour pour Chris arrive vite. On se souhaite de bons vols et on se dit au revoir à Bangkok! Bon, pis moi, quessé que je fais asteure...? J'avais quelques dernières paperasses et derniers préparatifs à faire avant de quitter le pays, ce qui a permis d'occuper une bonne grosse heure de ma journée..... Bon j'entreprend une promenade à pieds dans le centre-ville en après-midi, même si le temps est maussade (c'est gris et il pleut), imperméable sur le dos, casquette sur la tête, prenant garde aux junkies. Sur mon chemin, rien de vraiment exhaltant... En fait, je donnerais ma médaille à «l'affaire la plus étonnante vue cette journée là» à: horloge à pendule, plantée sur un trottoir, qui siffle de la vapeur et chantonne à tous les quarts d'heure (il me semble). Avec dans son entourage, un paquet d'asiatiques (avec autant sinon plus d'appareils photos) et un petit monsieur avec une veste de brigadier, qui semblait avoir un certain débalancement au niveau des neurotransmetteurs et qui prévenait la foule du chant prochain de l'horloge. J'ai observé la scène pendant presqu'une heure au Starbuck d'en face. C'était presque divertissant... J'ai trouvé mon 24 heures à Vancouver quelque peu triste. Sur mon chemin, un gars qui dort étendu de tout son long sur une bouche de métro en plein mileu du trottoir, en plein jour. Le soir, il y a des gens aux dents brunes qui me demandent un peu d'argent (fais-moi donc à croire que c'est pour du pain...), quand j'essaie de manger discrètement dans une place à pizza à 2$ la pointe. Aussi bien retourner à mon auberge, me coucher tôt pour être d'attaque pour les prochaines longues heures.

Enfin le lendemain, je me rend à l'aroport de Vancouver en métro. Je m'enregistre au comptoir de Southern China Airlines. La dame m'informe que c'est mon jour de chance, car il n'y a plus de bancs disponibles dans la classe économique. Ainsi donc, j'aurai un banc dans la classe affaire! Suberbe nouvelle! D'autant plus que ce vol a duré 14 heures! J'ai eu peine à dormir une heure dans l'avion, même si mon banc était confortable et malgré les 2-3 coupes de vin (on m'avait dit que c'était un bon somnifère en avion). C'est donc très fatiguée que j'ai fait mon transfert à l'aéroport de Guangzhou, en Chine. Il y avait un  bon orage à l'extérieur avec une forte pluie et il y avait plusieurs fuites d'eau à l'intérieur de l'aéroport. J'étais supposée attendre 2 heures dans cet aéroport avant mon embarquement pour Bangkok. C'était pas l'aéroport le plus agréable où passer son temps et 2 heures me paraissaient déjà trop long. J'attends dans mon aile sur le banc inconfortable avec  le dossier qui se termine au milieu du dos. Mon ipod est sur le point de mourir et je ne trouve pas de prise électrique accessible. Je tente de faire un peu la conversation avec une dame et son son fils de 30 ans qui l'accompagne, originaires d'Australie et qui planifient une semaine de shopping à Bangkok. Je suis crevée et je ne comprend quasi pas un mot (en raison du fort accent australien). Cette conversation m'embarasse plus que d'autre chose et je me sens mal de toujours faire répéter la dame. Entre temps, son fils part et reviens quelques minutes plus tard avec un T-shirt rouge avec un dessin de panda et "China" écrit en-dessous. Je suis stupéfaite du nouveau style vestimentaire (il avait troqué sa chemise chic pour le t-shirt, donc le final était le t-shirt agencé aux pantalons propres et aux souliers de cuirs shiny aux bouts longs et carrés) et du coup encore plus désintéressée à faire la conversation avec ces curieux.  L'heure de l'embarquement arrive finalement, mais il n'y a pas d'annoncement. La dame Australienne va questionner sur ce qui se passe, puis revient exaspérée en annonçant que le vol serait retardé de 2 heures en raison du mauvais temps. Merde! Je suis tellement fatiguée que je décide de me coucher carrément par terre, mon sac-à-dos en guise d'oreiller. Aaaahh comme je suis bien! Puis j'entends une annonce à l'intercom qui dit que mon vol sera retardé de 2 heures de plus, puis de 3 heures, en raison du mauvais temps à Bangkok. Ah c'est pas vrai! Et Christian qui pense que j'arriverai 4 heures avant lui à Bangkok. Comme c'est là, c'est lui qui va m'attendre et il n'en sait rien... Il n'y a pas moyen de le rejoindre pour l'en avertir, il est dans l'avion au même moment alors qu'est-ce que je peux bien faire? J'espère qu'il ne s'inquiétera pas trop...ishh.  Je sommeille sur le plancher dans un petit coin sombre de l'aile jusqu'au moment où des mots en mandarin criés par une forte voix d'homme m'alertent. C'était un Chinois pas content qui argumentait dans l'allée principale. Je n'ai pas compris les raisons qui le mettait dans cet état, mais il ne semblait pas méchant. Quelques minutes plus tard c'était enfin le temps de l'embarquement. Je pris donc mon siège d'avion, dans la classe économique cette fois-ci. L'espace était beaucoup plus restreint que dans mon vol précédent... Merci mon Dieu de ne pas m'avoir fait subir ces conditions durant 14 heures auparavant! Les 3 heures restantes de vol me paraissent s'écouler vite tout de même. On arrive à Bangkok et je suis impressionnée par les éclairs fréquentes qui déchirent le ciel, à proximité de nous dans l'avion. L'aterrissage se passe bien, puis j'hallucine à voir tous ces Chinois allumer leurs mobiles en même temps, dès que l'avion est bien arrêté. Je m'inquiète de l'inquiétude de Christian qui doit être atterri depuis 2 heures et j'ai vraiment hâte de le retrouver. Mais avant il faut prendre une navette qui nous mène à l'aéroport, puis s'enregistrer à l'immigration, puis récupérer le méga sac-à-dos... Mon dernier supplice était d'attendre en file avec des chinois au bureau d'immigration. Ce n'est rien de raciste, mais on dirait que les concepts de file d'attente et d'espace vital sont méconnus chez les Chinois. Je me suis fait dépassée par plusieurs dames d'un certain âge surtout, fait pousée, fait collée dans le derrière... Comme si les Chinois ne pouvait attendre leur tour. Ils foncent dans le tas, le premier arrivé est celui qui gagne.  J'étais exaspérée et l'attente fut pénible. 45 minutes plus tard j'ai retrouvé Christian, qui s'était bien inquiété et qui avait fait 7 fois le tour de l'aéroport pour me trouver.  Il venait d'apprendre que mon vol avait été retardé de 5 heures... au moins on avait fini par se retrouver. Christian, lui, avait eu un super vol de Sydney avec la compagnie Emirates. Il avait même rapporté une petite bouteille de vin, qu'ils servaient dans l'avion, pour célébrer notre arrivée en Thaïlande.  Il était maintenant passé 3 heures a.m. à Bangkok. Nous nous sommes négociés une ride de taxi jusqu'à notre hôtel, où l'on avait réservé par Internet une superbe chambre à 25 $ la nuit (enfin du luxe).

Quelques heures plus tard, Good morning Bangkok! Nous parcourons les rues du quartier où est située notre hôtel et nous réalisons rapidement que Bangkok est un paradis du magasinage. Heureusement j'ai le souvenir récent de mon méga packsac qui me rappelle d'éliminer toutes compulsions. On se fait solliciter maintes reprises pour un tuk-tuk, un massage, un suit fait sur mesure ou pour un ping-pong show, à la tombée du soir. Le ciel gris menace de nous tomber sur la tête et les sacs de sable empillés en ville nous rappellent que le pays est, à cette période, accablé par les innondations. On magasine les transports pour se rendre sur l'île de Koh Tao, une île au sud dans le golf de la Thaïlande. On fini par trouver à notre hôtel, un deal qui nous parait raisonnable avec départ le lendemain soir. Une heure avant le départ pour Koh Tao, on prend une bière avec un couple de Québébois rencontrés cette journée là, qui voyagent en Asie à dos d'une vieille moto du Vietnam genre Suzuki 200cc (c'est beau le courage). Puis, ça y est, le ciel nous tombe sur la tête! Le déluge.  On souhaite bon voyage à nos nouveaux amis, puis on court à notre hôtel. À l'abri sous le toit du portique, on regard la scène. L'eau monte dans la rue à une vitesse impressionnante, probablement en raison des refoulements d'égoût. En peu de temps, les passants ont de l'eau aux mollets et les mobylettes ne peuvent plus rouler. On voit des coquerelles flotter aussi... On questionne la dame qui nous a vendu notre voyage pour Koh Tao, si cela aura des répercussions sutre notre transport, puisque notre autobus est supposée venir nous chercher à même notre hôtel. "No problem" qu'elle nous dit après avoir fait des appels, comme si cela n'allait rien changer à notre heure de départ et d'arrivée à Ko Tao. Puis, un quart d'heure plus tard, elle nous apprend qu'il faudra marcher jusqu'à notre bus et que quelqu'un nous y guidera. Il faut ce qu'il faut! On entreprend notre marche qui durera près de 10 minutes, packsac sur le dos, en essayant de ne pas trop penser à ce qui se trouve dans l'eau dans laquelle nous marchons. On arrive finalement à notre bus qui se trouve bien au sec. Yahoo! C'est un départ pour Ko Tao! On prend nos sièges et on tente de se laver les jambes et les pieds tant bien que mal avec nos lingettes humides. Nous en avons pour environ 10 heures dans le bus de nuit, pour se rendre à Champhong, où là nous avons à prendre un traversier supposément genre catamaran super rapide. Le bus est confortable mais l'air climatisée est maintenue dans le plafond et nos sièges se trouvent sous les bouches d'air. Avant cette nuit, je ne pensais pas avoir si froid en Thaïlande. Sur le traversier, qui est effectivement ultra rapide, nous faisons la rencontre d'un couple sympathique formé d'un américain de San Francisco et d'une Thaïlandaise de Bangkok. Ils n'en sont pas à leur premier séjour sur Ko Tao et ils nous font rêver avec leur description de l'île, qui semble tout simplement paradisiaque. Nous leur confions que nous n'avons pas réservé d'accomodation et que nous cherchons un petit endroit tranquille et pas cher. L'américain nous déclare que s'en aucun doute, c'est à "Banana Rock" que nous devons aller. Juste à entendre le nom, nous sommes convaincus.  2 heures à peine sur le traversier et nous apercevons Ko Tao enourée de ses eaux translucides et ses poissons colorés. Mamma mia! C'est en plein le décor rêvé pour mes vacances! Nous étions vraiment contents et excités d'être là. Arrivés au port de Ko Tao, nous trouvons un taxi boat et à peine 15 minutes plus tard, nous abordions à Banana Rock, un petit complexe sans prétention constitué d'une dizaine de bungalows bien simples et d'un bar sympa sur pilotis dans la mer. Nous négocions le coût de notre séjour avec la propriétaire de la place, puis nous nous installons dans notre petit bungalow avec vue sur la plage, qui sera notre nid pour les 2 semaines suivantes. Le bungalow nous semble bien propre, mais j'aime toujours vérifier les draps avant de m'y envelopper. En soulevant le drap du dessous, qu'est ce qu'on aurait mieux aimer ne pas voir: un petit mottons brun, dur, inerte et luisant... Kessé ça?! Du moins ça ne semble pas vivant. Vaut mieux mettre le filet à bebittes qui est fourni au-dessus du lit. Quelques jours plus tard, nous réaliserons que c'était un petit cadeau de bienvenue de notre coloc Arthur, le gecko qui vit sur la poutre au-dessus du lit. Une fois débarassés de nos bagages, nous nous empressons de faire connaissance avec la mer qui se trouve à notre pallier. Nous entreprenons notre première plongée en apnée en Thaïlande. L'eau est claire et si salée que c'est facile d'y flotter. Les poissons sont colorés et variés. Tellement l'fun! Après l'apnée, pourquoi pas se faire sécher au bar en buvant une Chang froide et en écoutant du Bob Marley. Wow ça c'est des vacances! Plus tard, installés dans notre hamac sur notre galerie, Christian et moi regardons le soleil se coucher dans la mer, en se disant ce qu'on est bien. Chris dit qu'il pense ne jamais avoir été à un endroit si magnifique de sa vie. C'est vrai que c'est beau! Le lendemain, je me sens un peu moins bien dans mon hamac. J'avais du me lever 2 fois durant la nuit d'avant pour vomir, ce qui m'arrive rarement habituellement. Déjà que vomir est ultra désagréable, vomir du thaï est pire. Je me sens ultra fatiguée et j'ai le frissons. Je m'endors et je fini par dormir tout l'après-midi. En me réveillant j'ai le sentiment que quelque chose ne va pas du tout. Chris prend ma température et je fais de la fièvre plutôt élevée. On commence à feuilleter la section santé du Lonely Planet et les symptômes de la fièvre de dengue concordent avec les miens... shit! On se rend donc à la clinique médicale de Ko Tao en taxi boat. La ride me semble pénible et la chaleur m'étouffe. À la clinique, on me prend un échantillon de sang, me remet des anibiotiques, antinauséeux et Tylenol. Le médecin me dit qu'il aura les résultats d'analyse de sang le lendemain et de l'appeler durant la soirée pour un compte-rendu. Finalement, les résultats furent peu concluants. Selon le médecin, le nombre de mes globules blancs étaient dans la zone limite pour dire si j'avais la fièvre de dengue... ou non. Les conseils étaient de poursuivre mes antibiotiques. Bon ok. Finalement mon malaise a duré 4 jours. 4 jours à ne pas faire grand chose, à boire de l'eau pétillante et à manger des frites (seul aliment à ma portée qui passait correct dans mon système à ce moment). Au final, je suis plutôt d'avis d'avoir pêché un virus ou une vilaine bactérie lors de ma marche dans l'eau d'égout de Bangkok que d'avoir attrapé la fièvre de dengue. Par la suite, j'ai pu reprendre mes activités à Ko Tao, c'est-à-dire lire, faire de l'apnée, jouer aux cartes, manger surtout et parler avec les autres occupants de Banana Rock, qui sont peu nombreux à cette période. Une journée, nous avons entrepris de faire le tour de l'île en louant un 4 roues, parce que les routes secondaires de Ko tao étant abominables, vaut mieux éviter de s'y aventurer en mobylette, à moins de bien connaître les chemins et bien maîtriser l'appareil. Bref, nous avons eu du très bon temps à Ko Tao et à Banana Rock plus particulièrement. Nous ne pouvions mieux tomber pour relaxer. Les gens tenant la place étaient super aimables, simples et d'adon comme on dirait par chez nous. Seul petit bémol,la nourriture n'était pas extraordinaire, mais ce fait était répandu à toute l'île de Ko Tao. Il y a un mystère mystérieux que nous n'avons pu résoudre: l'île est entourée de bateaux de pêche qui pêchent calmars et divers poissons (juste du bar de Banana Rock, nous en avons compté 38 dans notre champ de vision), MAIS pas moyen de se faire servir fruits de mer ou poissons dans les restos de Ko Tao! La majorité du temps, nous recevions comme réponse:"Sorry, no fish today... Pork or chicken?" Toutefois, nous avons eu la chance de déguster poissons et crevettes achetés au market et grillés sur feu de plage, à Banana Rock pour ma fête. La cuisson assurée par Lek, notre barman préféré, avec une sauce à la lime et chili pas piquée des vers et concoctée par sa tante et propriétaire de la place (elle n'a pas voulu nous refiller sa recette...zut). C'était dé-li-cieux!
Avec mon enhousiasme dans le taxi boat en route pour Banana Rock

Coucher de soleil de notre bungalow






Vue de jour de notre bungalow sur Banana Rock Bar et la mer
Une idée de la mer à Ko Tao






Notre coloc, Arthur le gecko












Après deux semaines passées à Ko Tao, l'envie d'aller voir ailleurs se faisait ressentir. On avait fait le tour là, le temps était orageux depuis plus d'une semaine et on était tannés d'entendre Bob Marley (c'est dur la vie). C'est ainsi que nous avons mis le cap pour Ko Lanta, une île dans le sud-ouest du pays, dans la mer Andaman. La route pour s'y rendre de Ko Tao fut longue et pénible. Le tout débutait avec le bateau de nuit d'une durée de 6 heures. On s'était fait dire d'arriver à l'avance pour avoir un lit, mais malgré que l'on soit arrivés 1 heure d'avance, il n'y avait plus un lit de disponible. Le traversier était plutôt petit, mais s'étalait sur 3 étages. Au 3ième, il y avait quelques bancs et une plate-forme en lattes de bois. On s'y est installés avec nos matelas de sol gonfflables pour la nuit. Une nuit à la belle étoile sur la mer, c'aurait pu être une belle expérience... mais telle n'en fut pas le cas. La mer était super agitée et le ptit traversier se faisait bercer bon train. Couchés au sol, on voyait le ciel étoilé, puis la mer, le ciel étoilé, puis la mer. C'était quasi un sport extrême de marcher sur l'étage. Dur dur d'y trouver le sommeil. Puis, vers 3h00 a.m., l'orage s'est mis de la partie. Il n'y avait pas de toit, donc nous avons du ranger nos petits et aller à l'abri au deuxième étage, faisant les piquets pendant près de 2 heures sous le minuscule toit, bien fatigués. C'est pas toujours facile de voyager en Thaïlande.  Puis, nous devions prendre un van de Champhong à Krabi. On se fait guider dans un van par un monsieur qui ne parle pas anglais, avec une demi-douzaine de touristes, tous bien trempés. En parlant avec les autres touristes, on se rend compte que tout le monde s'en va à Bangkok, sauf nous. Bangkok est dans la direction opposée et il n'est pas question pour nous de faire le détour d'environ 10 heures.   " Euh  mister! We're not going to Bangkok, we go to Krabi!" Le petit monsieur nous sourit, nous fait un signe de tête, mais nous laisse toujours perplexes. On stresse de plus en plus. Quelques minutes plus tard, nous arrêtons à un petit resto en ville pour le déjeuner, et là nous comprenons que différents vans y embarquent les touristes selon leur destination, comme à un débarcadère. C'es alors que nous avons compris un fait en Thaïlande qui nous permettra d'être un peu plus zen lors de nos prochains transports: Il n'y a rien de clair dans le système de tranport des touristes, c'est même souvent la galère, mais on fini toujours par arriver à destination (s'agit de s'armer de patience et bien se renseigner à l'avance). Donc, une fois installés dans notre van pour Krabi, nous sommes bien contents de réaliser que nous seront les seuls passagers pour tout le trajet. Ainsi, nous pouvons nous mettre à notre aise, incliner les sièges au max et dormir quelques heures. Puis à Krabi, nous reste l'étape ultime à notre voyage, le van jusqu'à Ko Lanta, où on nous coince entre les 12 autres touristes et les bagages qui viennent avec. On me dit d'aller m'asseoir sur une mini banquette au fond de la van, entre 3 gars plutôt costauds et on met des bagages à mes pieds qui me bloquent le chemin. Ça y'est je suis prisonnière! On est entassés, ça n'a pas d'allure! Le chauffeur ne sait pas où mettre les bagages de tout le monde et s'apprête à mettre les méga packsacs sur les gens. " Hé wwooooooo!" Il faut se choquer pour lui démontrer que nous n'acceptons pas ces conditions et lui demander de trouver une autre solution au casse-tête 3D. Le voyage en van dure 3 heures (au moins il y avait l'air climatisée) avec les deux mini rides de traversiers. On n'en a alors plein le cul! Et malheureusement,  c'était le 31 octobre, journée d'anniversaire de mon amoureux. " Euh... Bonne fête mon amour!" entre deux grognements. Une autre journée de fête pleine de marde, comme il dirait (mais on a remis la fête au lendemain). Néanmoins, le voyage en a valu la peine. Nous avons loué un bungalow à Bee Bee Bungalow, une place que je recommande à tous ceux qui passent par Ko Lanta un jour. Encore une fois, c'est un petit complexe bien simple, avec une dizaine de bungalows faits à la main et personnalisés. La place fut détruite lors du tsunami en décembre 2004, mais les propriétaires ont tout refait avec courage et rien n'y parait. Les tenants de la place sont extrêmement gentils et ont y trouve tout le nécessaire: bonne bouffe, ambiance relax, plage (pas la plus agréable de l'île mais tout de même), massages thaï, location de mobylette, livres, bons conseils, forfaits activités et voyage (au meilleur prix selon nos recherches) et les meilleurs coconut shakes. Des coconut shakes, j'en ai bu au point où j'en étais à me demander si cela pouvait être néfaste pour ma santé. Ko Lanta en tant que telle est une île où la majorité des gens qui y vivent sont musulmans, mais il y a une belle mixture de cultures (boudhistes, thaïs d'origine chinoise) et tout le monde semble bien vivre avec les uns et les autres. L'île est plus grosse que Ko Tao et la nourriture plus variée. La meilleure façon de visiter l'île est de louer un scooter (125 cc tout de même), ce que nous avons fait. Étant chicken avec tout ce qui se rapporte aux véhicules à moteur, particulièrement ceux sur deux roues (un mélange de mauvaise expérience et de ce que j'ai vu en travaillant dans un centre de réadaptation), je me suis contentée de prendre la place passager. D'autant plus qu'il n'y a pas vraiment de code de sécurité ou code routier clairs dans ce coin du monde. C'est un peu le free style sur les scooters. J'ai vu une famille de 4 tenir là-dessus, des bébés installés en avant ou en arrière, des chiens tenir en équilibre sur les épaules des passagers (2 pattes sur le conducteur, 2 pattes sur le passager). Bref, m'accrocher derrière mon homme qui nous conduisait était suffisamment stressant pour la chicken en moto que je suis. Et mon niveau de stress augmentait celui de Chris qui était plutôt à son aise sur le scooter. C'était plus fort que moi, je ne pouvais m'empêcher de crisper mes mains sur ses côtes et de faire des "hhiiiiii" à chaque fois que le scooter accélérait ou décélérait... Néanmoins, ce fut tout de même agréable de visiter l'île en scooter. C'est aussi à Ko Lanta que j'ai connu les fameux massages thaï. À Bee Bee Bungalow, il y a une femme, Dr Vee, qui fait ces massage depuis 14 ans. J'en connais plusieurs qui haïssent ce type de massage, mais pour ma part, j'ai bien aimé. C'est pas toujours plaisant, ça tire, ça craque, ça fait parfois mal, mais ça fait du bien à la fin. Je me sentais réellement plus détendue et plus souple après une séance. Après la cueillette de pommes, je crois que mon corps en avait besoin. Pour à peine 8$ pour une séance de 1 heure, ça en vaut amplement la peine. D'autant plus que la dame semblait savoir ce qu'elle faisait (ce qui n'est pas le cas pour tous ceux qui se proclament massothérapeutes en Thaïlande). Bref, nous n'avons pas été déçus de notre choix de destination encore une fois. Bien que touristique, Ko Lanta l'est beaucoup moins que d'autres îles à proximité comme Ko Phi Phi (là où a été tourné le film La Plage) et c'est facile de partir en excursion de là pour voir des plages de rêves avec la vue typique des formations de calcaire émergeant de l'eau turquoise. Nous étions encore moins déçus d'être allés à Bee Bee Bungalow où nous avons eu du bon temps avec du bon monde et des bons Mojitos concoctés par nos nouveaux amis (mais ne me parler pas d'Happy Shake... burgh).

Bee Bee Bungalow
Marche sur la plage à Ko Lanta

Le scooter
Christian et la plage
une des plages de rêve à proximité de Ko Lanta


Après deux semaines à relaxer à Ko Tao, puis deux semaines à se la couler douce à Ko Lanta, il était temps de dire au revoir à la Thaïlande. Nous avons bien l'intention d'y retourner d'ici quelques mois, pour visiter davantage le Nord, où la culture y est plus riche apparamment. Nous sommes bien contents de nos vacances dans ce pays magnifique. L'appel de l'Australie se faisait maintenant entendre, surtout la nécessité de travailler. Nous avions un contrat de cueillette de cerises qui nous attendait entre autres. Nous sommes donc retournés à Bangkok pour prendre notre avion pour Sydney. Une journée à tuer le temps à Bangkok, qui était toujours accablée par les innondations ainsi que le nord du pays (mais ce dur temps tirait sur sa fin). Un dernier petit magasinage de gugusses et une petite recherche de Bruno Blanchet, mon idole, dans Bangkok. Nous sommes allés au centre Muay Thaï où il s'entraînait sur Khao San Road, mais j'étais en retard dans ses nouvelles. Ce fut donc en vain. J'aurai peut-être plus de chance la prochaine fois à son kiosque de poutine... L'idée de reprendre l'avion avec Southern China Airlines ne me réjouissait pas tant. J'avais un premier vol Bangkok-Guangzhou, puis Guangzhou-Sydney. Chris lui avait un vol direct avec Emirates... pffff. En arrivant à l'aéroport, j'apprend que mon premier vol est annulé, mais pas mon deuxième par contre... Je signale le problème au comptoir de service et avec un peu de chialage, je me chope un vol direct à Sydney avec la compagnie Thaï Airways (qui est très bien en passant: siège confo, bon service et petite Tv perso avec plein choix de films, musique et jeux, et ce en classe économique) et avec le bon timing pour arriver dans les mêmes temps à Sydney que l'avion de Chris. Alléluia! Faut croire que j'ai de la chance avec mes longs vols! Reste à voir si la chance se poursuivra en Australie.