lundi 11 février 2013

La Thaïlande prise 2: Same same but different

C'est tard un dimanche soir que nous avons atteris à Phuket. La journée suivante s'annonçait chargée. Notre première mission était de nous rendre au bureau de poste pour finir par envoyer nos beaux cerf-volants trop gros et fragiles pour poursuivre le voyage avec. Puis, il fallait se rendre à un certain port, pour prendre un certain bateau pour se rendre à l'île de Koh Yao Noi, là où nous devions débuter notre retraite de yoga d'une semaine, qui débutait la journée même. Mais avant tout, nous devions appeler au Australian Tax Office pour expliquer l'erreur dans notre déclaration d'impôts et savoir comment faire pour rectifier le tout, afin de récupérer l'argent qui nous revenait. C'est donc la première chose que j'ai faite en un lundi matin plein de soleil thaïlandais, le coeur battant. J'espérais entendre de bonne nouvelles. J'espérais également bien me faire comprendre et bien comprendre la personne au bout du fil, considérant que j'appelais en Australie à partir d'une connexion internet Wifi d'un hôtel quelconque en Thaïlande en utilisant Skype... Les probabilités que la conversation soit confuse étaient fortes. Hors de tout doute, la ligne était claire et c'est une gentille dame Australienne qui m'a répondu. L'entretien s'est très bien déroulé, à mon grand bonheur.  La procédure à faire pour corriger l'erreur ne semblait pas trop exaustive. La dame semblait être positive par rapport à notre situation, à mon grand soulagement. Il s'agissait de remplir un formulaire, un amendment request, que nous pouvions télécharger à même leur site web, puis le leur faire parvenir par la poste ou encore plus vite, par fax.  Nous nous sommes donc rapidement retrouvés à Phuket-ville, afin de rejoindre le bureau de poste central et trouver une machine à fax.

Le taxi nous débarque, nous et nos nombreux bagages, au bureau de poste de Phuket-ville. À l'intérieur du bureau de poste en question, c'est un peu le fouillis et on se rend vite compte que pas un des employés ne parlent anglais. On est bien déterminés à envoyer nos surplus de bagages et on explique tant bien que mal au préposé à l'emballage notre intention. "This" (tas de cerf-volants fragiles et de formes diverses, quelques morceaux de linge et quelques épices de Bali) "Ship to CANADA". Le préposé semble comprendre et s'affaire à trouver une boîte en marmonnant: "Oooh Canada...". Et il se met alors à fabriquer une de ces boîtes, sur mesure, pour nos items. Le pauvre!  La tâche était ardue. Au bout d'un bon 30 minutes, on obtient une grosse boîte raboutée par tous les coins, avec nos items savamment placés à  l'intérieur de façon à préserver l'intégrité de nos cerf-volants, la boîte prenant forme grâce à la moitié du rouleau de ruban adhésif. Les frais d'emballage était de 50 bahts, soit 1,60$ environ. Croyez-moi, c'était grandement justifié et mérité. Merci petit monsieur à l'emballage! Pour envoyer le tout par bateau au Canada, il nous en coûte 45$. Oh yeah! On se dit qu'on a bien fait d'attendre jusqu'ici pour procéder à l'envoi au lieu de l'avoir fait à Jakarta pour 150$. Une autre mission accomplie! Maintenant, reste à trouver un endroit qui peut envoyer nos amendment requests en Australie par fax. Un peu plus compliqué, car il semble qu'à Phuket-ville, l'anglais soit très peu utilisé. Je me dis que c'est bizarre, j'avais l'impression que Phuket était une destination très touristique. En effet, mais les touristes s'affairent habituellement sur les plages, pas au centre-ville comme nous. Ainsi donc, tous les écritaux où nous sommes sont en thaï et il faut utiliser les gestes ou les dessins pour se faire comprendre. Vraiment pas évident de trouver un fax... En moins de deux, un monsieur d'un certain âge nous intercepte sur la rue. Il offre des services de taxi et il parle anglais. On marchande un prix pour une ride jusqu'au port afin de prendre le bateau pour Koh Yao Noi et pour se rendre avant tout, à un endroit où nous pourrons faxer notre paperasse en Australie. Le chauffeur nous amène à un premier endroit, mais l'envoie par fax ne réussit pas. Nous nous rendons à un deuxième endroit avec un fax, mais on ne peut faire d'envoie outre-mer là. Nous nous rendons à un troisième endroit et l'envoie échoue à plusieurs reprises. On se décourage et le petit chauffeur ne sait plus où nous emmener. Avoir su, on aurait fait l'envoie par lettre, étant au bureau de poste plus tôt. Qu'à cela ne tienne, on décide de se rendre au port puisque le temps avance rapidement et qu'on ne veut pas manquer notre bateau. On se dit qu'on trouvera peut-être un moyen d'envoyer nos formulaires en Australie en étant sur Koh Yao Noi... On nous conduit jusqu'au port, qui était plutôt loin de Phuket-ville, contrairement à ce qu'on pensait. La voiture s'arrête à une barrière. Derrière la barrière on voit le port qui est grand comme un stationnement de cour d'école primaire. La dame ayant le contrôle sur la barrière nous demande 10 bahts chacun. On questionne la raison de cette collecte d'argent. Le chauffeur nous répond que les touristes doivent payer un frais pour accéder au port... Frustrés, on donne notre 10 bahts chacun  et on nous remet un bout de papier sur lequel est imprimé: "10 bahts Tourist Fee".  Bienvenue en Asie! Là où tous les moyens sont bons pour charger les touristes, même pour accéder à un port où on sait bien que le touriste devra ensuite payer deux fois le prix normal pour embarquer sur le bateau. Frustrés que nous étions et je m'explique: C'est pas que 10 bahts (30 cennes) changeait réellement quelque chose dans notre budget. Je considère également qu'il est normal pour nous de payer plus cher que l'asiatique moyen, considérant la grande différence de revenu et de valeur monétaire. Néanmoins, après avoir voyagé un bout dans ce coin du monde, on se rend vite compte qu'il y a beaucoup d'abus et on devient frustrés de lancer des 30 cennes dans le vide, ou plutôt dans les poches des autorités.

Nous embarquons finalement sur un fast boat, direction Koh Yao Noi. 30 minutes plus tard, nous arrivons sur l'île.  On embarque dans la boîte d'un pick-up taxi et on se fait conduire à Ulmer's Nature Lodge, là où se déroule la retraite de yoga.  On arrive sur les lieux trop tard,  la séance de yoga de fin de journée est déjà entamée... Ça ira au lendemain. On fait connaissance avec la gentille famille musulmane qui s'occupe des lieux, ainsi qu'avec leur menu de nourriture fantastique.  On fait également connaissance avec notre bungalow de catégorie "budget", que nous avions réservé: une petite hutte avec un lit, un moustiquaire, un ventilateur, une toilette, une douche froide, des araignées, des coquerelles. Très budget quoi, mais ça va. Notre première séance de yoga se déroule à 7h30 le lendemain matin. Le cours se déroule à l'extérieur, sous un grand gazébo.  Nous sommes un peu moins d'une dizaine ce matin là. À voir aller les autres, Chris et moi semblont être les seuls sans expérience dans ce domaine. On tente de suivre comme on peut et le prof insiste pour que nous respections notre corps et nos limites.  On sue un bon coup, il fait chaud en Thaïlande! Heureusement, il y a des ventilateurs. Moi j'ai du mal à toucher mes pieds, Chris a du mal à étendre les bras vers l'arrière. On en ressort presque 2 heures plus tard, épuisés, affamés, mais satisfaits. Durant le deuxième cours de la journée, le prof nous montre comment se tenir sur la tête et sur les mains (ou sur les avant-bras pour rendre l'exercice plus facile). On se doute bien que cet exercice n'est pas de notre niveau, mais on tente le coup pareil. Chris réussi facilement à se tenir sur les mains (on sait ben lui.... le gymnaste!). J'essaie de me maintenir sur ma tête et mes avant-bras. Je réussi à maintenir la position 1 seconde et 3/4. Je suis meilleure que je pense. Je tente de nouveau, mais plus longtemps cette fois-ci et avec un peu moins d'appui au niveau des avant-bras. C'est pas long que mes bras flanchent et je me pète le menton au sol. Ça m'apprendra à respecter mes limites! J'ai le menton endolori et je m'imagine en train de développer une belle ecchymose. Bravo à moi! Heureusement, l'ecchymose n'existera pas.  Jusqu'alors, nous trouvons les cours intéressants, mais difficiles. Le professeur tente de son mieux d'adapter les séances au niveau des gens présents et il y a plusieurs personnes de niveau avancé à notre arrivée. La journée suivante, nous sommes raqués comme ça se peut pas. Nous continuons à faire tous les exercices, en bon élèves que nous sommes. Les courbatures ne tardent pas à disparaître. Après la troisième journée, le professeur me dit que mon yoga se développe! J'aime de plus en plus ça et je me sens de mieux en mieux dans mon corps. C'est très complet comme pratique. Chris qui était sceptique au départ et qui venait à la retraite de recul, s'est également surpris à apprécier la chose et à ressentir les bienfaits. C'est ainsi que nous avons passé notre première semaine en Thaïlande, à faire deux séances de yoga par jour. Les séances étaient majoritairement occupées par le yoga, mais nous avons également été initiés à des exercices de Tai Chi, Qigong et de méditation. Une très belle semaine! Malgré le fait qu'il a plu à tous les jours... C'est ça voyager durant la saison des pluies.  Nous avons tout de même profiter de quelques périodes ensoleillées où nous nous somme promenés sur l'île de Koh Yao Noi en scooter. Koh Yao Noi est peu développée au niveau touristique comparativement aux autres îles au Sud de la Thaïlande. Elle garde ainsi ses charmes naturelles. C'est la destination idéale pour ceux qui recherchent la nature et la tranquilité. Il y a peu d'habitants sur l'île et la majorité d'entre eux sont de religion musulmane. Puisqu'il est interdit de par leur religion de consommer ou de vendre de l'alcool, on peut se buter à plusieurs portes avant de mettre la main sur une bière, au grand dam de Christian. On était là pour une retraite de yoga après tout, aussi bien la faire pour vrai... Nous avons tout de même tricher un peu durant notre semaine et bu une ou deux ou... trois bières que nous nous sommes procurés dans des restos tenus par des Occidentaux.  Nous n'avons pas trouvé de fax sur l'île, mais nous avons trouvé un ordinateur équipé d'un scanneur.  Nous avons donc scanné nos formulaires australiens à la mère à Christian, qui les a faxé pour nous en Australie via le Québec. Encore une fois, merci Monique! Au courant de la semaine, Chris fut aussi accablé par un rash d'origine inconnue. On soupçonne peut-être une allergie à la salade de fleur de banane... Malheureusement pour lui, c'est délicieux!

Plage à quelques pas de notre lieu de pratique de yoga à la marée basse

Nous étions dans un environnement très zen. C'est particulièrment cool de faire du yoga ou de la méditation entourés des sons de la quasi-jungle. Des bruits d'oiseaux aux bruits de geckos. Une fois, alors que nous étions couchés au sol sur le dos, en train de méditer, je remarque un serpent vert fluo en train de s'enrouler sur les poutres du toit, juste au-dessus de Chris. Il semblait faire une danse au rythme de la musique. Chris espérait qu'il ne perde pas pied... si on peut dire.  Une autre fois, alors que j'étais encore couchée sur le dos au sol, au coeur d'un exercice de méditation-relaxation, j'entends un bruit. Comme si quelque chose venait de tomber sur mon coussin d'assise, que j'avais laissé traîner derrière ma tête.  Je n'en fait pas un cas, je poursuis la relaxation. Après le cours, la prof me confie, qu'il y a eu un gecko qui est tombé du toit à 2 pouces de ma tête, sur mon coussin...  Lors de notre dernière journée sur les lieux, la météo annonce une superbe journée ensoleillée pour le lendemain, du matin au soir. Nous attendions cette journée toute la semaine, car notre professeur avait bon coeur de nous organiser une expédition de groupe escalade-kayak-plage. Il s'agit de louer un bateau, l'équipement d'escalade, quelques kayaks, puis de séparer les coûts par le nombre de personnes qui participent. Cela nous fait une belle escapade dans la nature environnante époustoufflante, et ce à peu de frais. David, notre principal professeur de yoga, est en plus d'un yogi remarquable, un pro de l'escalade. Il faut dire qu'il se trouve dans un des plus beaux endroits sur la planète pour pratiquer ce sport. Cette journée a donc enfin eu lieu et nous avons reporté notre départ de Koh Yao Noi d'une journée.  En fait, David offre généralement ce type de sortie à ses élèves lorsque la température le permet. Le groupe se fait une petite ballade en bateau dans la baie de Phang Nga, admirable pour ses nombreuses îles et grandes roches de calcaires qui surgissent de l'eau. Par la suite, les gens ont le choix entre faire de l'escalade sur une de ces roches de calcaire au milieu de la mer, ou de faire de la plage et du kayak autour des lagunes avoisinantes. Choix difficile pour ma part. Chris lui, espérait ardemment avoir la chance de faire de l'escalade durant notre semaine. Néanmoins, cela tombait sur la journée des retrouvailles entre David et sa copine, également professeure de yoga au même endroit, celle-ci revenant après 4 mois d'un contrat de travail au Japon. Ils avaient prévu une journée d'escalade ensemble et David avait envie de passer plus de temps avec sa copine que de superviser un groupe de débutants en escalade. On peut le comprendre. Néanmoins, il a gentiment accepté que Chris les accompagne puisque celui-ci avait de l'expérience en escalade sur parois rocheuses et qu'il lui avait exprimer son souhait de participer à cette activité durant toute la semaine. J'aurais pu y aller aussi si j'avais demandé, mais la tentation d'aller me prélasser sur les magnifiques lagunes et de faire du kayak dans les alentours, avec les filles du groupe l'était aussi. J'ai donc pris ça bien relax avec le reste des girls, dont une québécoise qui était arrivée quelques jours auparavant. Pendant ce temps, Chris, lui s'est bien donné sur les parois verticales et il a fait 3 belles grimpes sur un superbe site d'escalade.  Christian content! Nous étions tous bien satisfaits de notre journée et cela terminait bien notre séjour sur Koh Yao Noi. Nous aurions facilement pu rester quelques jours de plus, mais nous avions un plan de voyage tout de même bien chargé pour le temps que nous avions. Nous avons adoré notre semaine de retraite de yoga sur Koh Yao Noi.  Cela nous a même donné le goût de poursuivre la pratique du yoga, puisque cela nous a réellement fait du bien, à tous les niveaux. Je conseille fortement l'endroit, Island Yoga, à ceux qui ont envie de faire de telles vacances, que vous soyez de niveau débutant ou avancé. David, le fondateur de l'entreprise et celui qui fut notre principal instructeur au cours de la semaine, est sincèrement un guide connaissant, intéressant et inspirant. J'ai aussi fait une longue recherche sur le net sur les retraites de yoga qui s'offrent en Thaïlande et c'est de loin la plus abordable. Sur ce, notre nouveau mot, ou plutôt mantra appris lors de cette semaine: "Om mani padme hum".

Première lagune accostée


Presque seuls au monde


La paroi grimpée par Chris

Nous nous sommes questionnés toute la semaine à savoir quelle était notre prochaine destination. On entendait dire qu'il y avait des inondations à Bangkok et dans le centre du pays. Nous étions à Bangkok à la même période l'an passé. L'histoire semble se répéter là-bas à chaque saison. Nous, nous n'avions pas l'intention de répéter la nôtre, suite à l'épisode de fièvre que j'avais fait l'an dernier après avoir vécu quelques heures à peine dans les innondations de Bangkok. Lorsque nous regardions les prévisions météo sur toutes les régions de la Thaïlande et même sur les pays dans les alentours, il pleuvait toujours. Compte tenu de notre situation monétaire précaire à ce moment, nous avons fait le choix difficile de ne pas retourner à Koh Tao pour faire notre certification de plongée sous-marine. Pour se consoler, on s'est promis de le faire lors de notre prochain voyage (après notre retour au Québec), qui sera au Honduras. Nous nous sommes finalement achetés un billet d'avion pour nous rendre à Chiang Mai, dans le nord du pays. Les prévisions météorologiques ne s'annonçaient guère mieux dans cette région, mais on s'était fait dire que les précipitations sont moins importantes dans le nord, même en saison de pluie. Nous étions heureux de notre choix, car en sortant de l'avion, on retrouvait un ciel dégagé au-dessus de nos têtes. Chiang Mai est la plus grosse ville du nord de la Thaïlande et celle-ci est très significative au niveau religieux et culturel. Peuplée d'environ 170 000 habitants (et de 2 millions de touristes), on est loin de retrouver Bangkok. C'est charmant, à moins d'être pris dans le traffic à l'heure de pointe au centre de la ville. À peine arrivés, nous avons pris connaissance de la panoplie d'activités qui s'offrait à nous dans les alentours: trek et tyrolienne dans la jungle, cours de cuisine, prendre soin d'un éléphant durant 2-3 jours, visite de temples, immenses marchés, sports extrêmes et bien plus. Nous étions excités comme des enfants dans un magasin de jouets. Malgré nous, nous ne pouvions pas tout faire. Il nous a fallu quelques jours avant de fixer nos choix sur certaines activités. Entre temps, nous avons fait la rencontre de gentils français, avec qui nous sommes allés au night bazaar de Chiang Mai le premier soir. Le marché était immense et il offrait beaucoup trop de beaux vêtements et de trucs intéressants. Lors de la même soirée, Chris s'est risqué à commander un nouveau plat, un plat local qui se nomme Khao Soi. C'est une sorte de curry typique de Chiang Mai, le meilleur selon nous. En moins de 24 heures, j'adore déjà Chiang Mai.  Le lendemain, toujours avec les gentils français, nous entreprenons une ballade en mobylette en direction du nord. Nous nous sommes d'abord rendus au Wat PhraThat Doi Suthep Temple, un temple sacré pour le peuple thaï, qui se trouve dans une montagne à 30 minutes de Chiang Mai. En chemin, Christian et moi avons eu notre premier et unique accident de mobylette. Alors, qu'on roulait sur la route ascendante, le gros camion qui se trouvait un peu au-devant sur la voie à côté, a décidé de prendre la même voie que nous sans préavis. Il nous a coupé pas juste un peu le tabar***! Chris n'a eu d'autre choix que de jeter la moto par terre, sinon on lui fonçait dedans. Chris s'est donc retrouvé au sol, par-dessus la moto, et moi par-dessus Chris. Heureusement, on ne roulait pas trop vite puisque la pente était bien prononcée. On s'en est bien sorti.  Juste quelques égratignures sur les genoux et les coudes, ainsi qu'une paire de lunettes de soleil foutues. La moto n'a pas eu de mal aussi, épargnant du même coup le mal de notre porte-feuille. Le camion lui n'a jamais arrêté, ni même ralentit. On a appris une autre chose de la Thaïlande: Sur les routes c'est la loi du plus gros.



À l'entrée du Wat Phrathat Doi Suthep Temple

 
 
Le temple était vraiment beau. Tout doré, surplombant Chiang Mai. Nous avons ensuite repris notre mobylettte et continué à monter dans la montagne. Il y avait deux villages plus loin, vers la fin de la route. Nous avons arrêté dîné au premier village où on a tous commandé une epic Khao Soi. Le village était sans doute fait sur mesure pour les touristes. Il y avait une jolie cascade entourée de jolies fleurs, mais encore une fois, il fallait payer 10 bahts pour aller sur le site. Tout le long du chemin, il y avait des boutiques et des étalages de trucs à vendre pour les touristes. Bon... on s'est fait prendre au jeu... un peu.  Plusieurs kilomètres plus loin, au bout d'une route suffisamment bouetteuse et sinueuse pour en décourager plusieurs (dont moi), se trouvait un village beaucoup plus simpliste et charmant. À notre passage, nous étions les seuls étrangers sur les lieux.  Juste à l'entrée du village en question, il y a une petite dame qui offre un bon café moulu à la main. Sympa. Elle a eu une bonne commande avec nous tous.  Alors que nous étions en train de siroter notre café, le fou du village est venu nous faire la compagnie avec son instrument de musique homemade, constitué d'une flûte à bec et de tuyaux de plastique.  C'était... unique. Un son uniquement. À chaque fois qu'il terminait de souffler et que le sifflement strident s'arrêtait, après une durée qui semblait être une éternité, il riait allègrement. Après la deuxième fois on en avait mare... Sympa mais irritant à la fois. Après le café, on s'est fait une petite promenade dans le village. Sur notre route, des femmes qui font des vêtements et broderies, des enfants très mignons avec la morve au nez, une mamie qui moud le grain des poules à la manière old-fashioned. Sympa!













La morve la plus longue qu'on ait vue de tout le voyage
Pas facile de moudre le grain. Il faut pousser et tirer la longue poutre de bois, qui elle fait tourner la roche, qui elle écrase le grain.

La petite mamie tout mignonne qui faisait le dur travail de moudre le grain des poules


Au total, nous sommes restés 10 jours à Chiang Mai et ses alentours. C'est beaucoup plus de temps que ce qu'on pensait au départ. On ne voulait plus partir! Le temps passe vite entre flâner autour des nombreux temples de la ville, assister à un combat de Muay Thai alors que des "Lady Boys" flashent leurs "seins" à côté du ring (étrange expérience), se régaler dans l'éventail de restaurants offert (mention spéciale au restaurant Franco-thaï et au Brown Rice)... Nous avons aussi choisi d'apprendre les rudiments de la cuisine thaï, le temps d'une journée. Nous avons fait notre cours de cuisine à la ferme de Asia Scenic cooking school.  Nous avons eu une superbe journée où notre professeur de cuisine, le plus grand thaï qu'on n'ait jamais vu (plus grand que 6 pi. 2) nous a d'abord amené au marché local pour nous présenter les aliments de base dans l'alimentation thaï, telles les différentes sortes de riz, les sauces et épices. Ensuite, nous nous sommes rendus sur la ferme de l'école, où notre grand professeur nous a fait visiter les plantations organiques où pousse la majorité des légumes, fruits, racines et herbes nécessaires à la confection des plats. Enfin, nous nous sommes mis à la confection des plats. Nous pouvions en choisir 7 parmis une sélection d'environ 30 plats. 7 plats chacun! Nous étions 12 et le prof a réussi à tous les enseigner. Quand même fort! Nous avons entre autres apris à faire 5 différentes sortes de curry, dont celui pour faire du khao soi! Mmmmm! La partie la plus amusante était bien sûr de manger nos plats. Ce fut super et on est ressorti du cours avec un livre de toutes les recettes démontrées! Maintenant on peut cuisiner plein de plats thaïs pour notre famille et nos amis!

Durant la visite de la ferme organique


L'heureuse élue pour faire la garniture des spring rolls

Les currys!
Nous avons hésité longtemps à savoir quelles activités nous voulions faire avec les éléphants. J'adore les éléphants!  Il y a toutes sortes d'activités proposées avec ces magnifiques bêtes dans le nord de la Thaïlande.  Une d'entre elles nous tentait plus que les autres; apprendre durant quelques jours le travail de mahout. Cela consistait à apprendre à parler à un éléphant, à le conduire et à en prendre soins durant 2-3 jours, c'est-à-dire le nourrir, le laver, lui confectionner ses médicaments à base d'ingrédients naturels. Ça semblait vraiment génial. Néanmoins, c'était dispendieux. Ainsi, nous avons décidé de faire un trek de 2 jours, dans lequel étaient incluses des activités avec des éléphants. C'était beaucoup moins cher et c'était un bon compromis. Le trek comprenait une randonnée de quelques  heures dans la jungle, une visite d'une ferme d'orchidées et de papillons, une randonnée sur dos d'éléphant, dormir sur le camp d'éléphants, donner le bain aux éléphants, une baignade dans des cascades en forêt, une descente en rafting, une descente sur la rivière sur des radeaux en bamboos et des visites de village. Tout ça pour environ 40$. Un deal! Néanmoins, voyageurs exigeants que nous sommes, nous avons été déçus. La ferme d'orchidées et de papillons étaient une blague: une cabane avec quelques rangées d'orchidées et un gros papillon, qui n'était pas encore mort mais pas loin de l'être. Le trek dans la jungle était chiant en raison de la pluie et de la bouette. La route n'était pas particulièrement belle. La cascade d'eau ressemblait plutôt à un filet d'eau et la descente sur radeaux de bamboos fut annulée en raison du niveau d'eau de la rivière. Nous avons du moins apprécié les activités avec les éléphants et l'endroit où se situait le camp était magnifique. Lorsque nous sommes arrivés sur le camp, nous étions trempés et bien sales. On nous a conduit à la plate-forme afin de nous faire embarquer sur les éléphants. Il y avait un éléphant accompagné de son mahout qui se présentait un à la fois, et 2 par 2, nous prenions place sur le banc attaché sur le dos de l'éléphant. Je ne sais pas encore quoi penser de notre promenade... C'était comme monter une montagne, sur le dos d'un l'éléphant. C'est beaucoup plus agile que je le pensais, un éléphant. Néanmoins,  cela n'avait pas l'air facile pour lui. La vue que nous avions sur les champs verts était magnifique.... Mais je ne me sentais pas à l'aise. Pauvre bête! En plus, pour une raison que j'ignore, son mahout lui creusait le crâne avec son pic. Notre pauvre éléphant saignait de la tête! C'est le seul du groupe qui a subi ce sort durant la promenade et je n'ai pas compris pourquoi. Pourtant, il ne semblait pas indiscipliné. Finalement, on n'a vraiment pas apprécié! Le mahout lui, ressemblait à une statue de marbre. Pas un mot et pas une parcelle de sourire.  Le souper qui a suivi au camp fut beaucoup plus sympathique que la randonnée. Au menu, de la bonne nourriture thaï maison, comme on l'aime. Au camp, il y avait notre groupe de trek et une autre fille seule. Elle faisait un cours de mahout, activité que nous avions considérée longtemps. Très cool la fille. Elle nous a montré les trucs qu'elle avait appris avec son éléphant et elle nous a laissé lui donner des bananes. C'est tellement magnifique un éléphant! Il y a une telle intelligence et une telle douceur dans leurs yeux. Cette nuit là, nous avons dormi sur la plus haute butte du camp. Sous un abri,  il y avait des matelas enlignés, chacun en-dessous d'un moustiquaire. Ça sentait la laine mouillée là-dedans! Malgré ça et les matelas défoncés, on a quand même réussi à dormir toute la nuit. La vue qui s'offrait à nous au matin, au seuil de notre lit, était tout simplement inouïe!


La vue de fou au réveil!
Suite au déjeuner, nous avons été à la rivière donner le bain aux éléphants.  Entre le camp et la rivière, nous pouvions les monter à dos nu. Pas mal cool! Dans la rivière, les éléphants se couchaient et nous les arrosions avec des sceaux et les frottions avec des brosses. J'y ai vu notre pauvre éléphant de la veille. Son mahout lui appliquait de l'onguent sur ses blessures. Ce sera au moins ça! Je dois dire que nous étions peu à l'affût de la situation des éléphants en Thaïlande. La réalité c'est que beaucoup de ces bêtes ont une piètre qualité de vie et ne sont utilisés et usés que pour le tourisme. C'est vrai que c'est tentant d'être en compagnie de ces êtres majestueux et de faire une ballade sur leur dos. Je n'ai pas de leçon à faire, puisque je l'ai fait. N'empêche que si j'avais vu ce vidéo avant, j'aurais reconsidéré mon choix. Bien que la majorité des éléphants sur le camp où nous étions semblaient bien traités, nous n'en serons jamais complètement convaincus. Cela reste une industrie axée sur le tourisme. Pour un choix plus conscencieux et responsable, je suggère le Elephant Nature Park, dans les environs de Chiang Mai. Nous regrettons de ne pas y être allés... 
 
Le bain des éléphants


 
Nous nous sommes ensuite rendus aux cascades d'eau pour prendre le dîner. Nous y avons mangé nos nouilles enveloppées dans une feuille de papier, sans être vraiment impressionnés par le filet d'eau qui s'infiltrait entre les roches. C'était tout de même un bel endroit. Par la suite, on nous proposait de descendre un bout de la rivière en rafting. Nous n'avions pas de grande attentes pour cette activité. On s'attendait à ce que ce soit une petite ballade quétaine et clichée pour touristes, comme la majorité des activités qu'on avait expérientées jusqu'alors dans ce tour. Cette fois, nos attentes furent surpassées. La ballade de rafting fut loin d'être quétaine. Nous avons même eu réellement la chienne à un ou deux moments. Ce fut une courte ballade, mais intense. Nous avons fini bien trempés et avec aucun blessé. On a vraiment eu du fun! Ensuite, le guide nous a amené dans petit un village typique. Bien que ce fut sympa, cétait du déjà vu pour nous. Le chef du village nous a fait la visite d'une maison, où il y avait un genre de scarabée attaché à un bout de ficelle. C'est là que j'ai appris que les locaux font souvent des combats de ces bebitte à l'allure préhistorique, où les paris sont ouverts. Le trek ou plutôt le tour, se terminait avec la visite d'un dernier village, un village de tribu karen, tribu connue entre autres pour les femmes à longs cous. Toutefois, pour visiter ce village, nous devions défrayer la somme supplémentaire de 300 bahts chacun (environ 10$). 300 bahts c'est ce que nous avons payé en moyenne pour nos chambres d'hôtel en Thaïlande, à deux. C'était cher demandé pour une visite de village. Nous avons décidé de ne pas entrer dans le village, car ça semblait être de l'abus, autant pour les touristes que pour ces femmes qui sont souvent comparées à des animaux de zoo dans ce type d'activité touristique. Nous avons remis notre appareil photo à une personne dans le groupe qui faisait la visite du village. Puis, nous avons patienté un gros 10 minutes le retour de notre groupe. Nous étions tout de même curieux... À voir les photos qu'on nous a rapportées, on n'a rien manqué. Ça semblait plutôt artificiel comme vie de village.

La cascade de notre trek

«Souk» est la commande à dire à un éléphant pour avoir un beau bisou de trompe



Une bebitte de combat

Ausitôt revenus à Chiang Mai, nous avons réservé une place dans un van le lendemain pour aller à Pai, un peu plus au Nord. Il était temps pour nous de dire «au revoir» à Chiang Mai. Pour notre dernière soirée dans la ville, nous avions prévu aller souper au succulent resto français, Franco-thaï, avec quelques autres voyageurs que nous avions rencontrés durant notre trek. Mais avant, il était primordial pour tous de prendre une bonne douche. C'est pendant que Christian prenait cette bonne douche, qu'une terrible nouvelle nous a foudroyés. En lisant mes messages sur Internet, j'ai appris que quelque chose était arrivé à Luna, l'adorable chien à Chris. Ses parents n'avaient eu d'autres choix que de la faire euthanasier... Oh non! Pas Luna! Chris m'avait dit à plusieurs reprises qu'une des pires choses qui pouvait lui arriver durant notre voyage était que son chien meure sans qu'il soit à ses côtés... Comment lui annoncer ça asteure??? Bien entendu, ce ne fut pas facile. Nous avons annulé notre souper avec nos nouveaux amis et nous avons trempé notre peine dans une réconfortante fondue au fromage au Franco-Thaï, après plusieurs heures de sanglots. Nous avons été très tristes durant plusieurs jours. C'était difficile de se faire à l'idée. Luna était tellement chouette! Christian et elle étaient parfaits ensemble. On avait vraiment très hâte de la revoir. En plus, nous venions d'acheter nos billets de retour au Québec, 2 jours plus tôt... Je trouvais cela trop dommage, j'en ai eu de la difficulté à dormir les premières nuits. Luna est morte empoisonnée. Les vétérinaires croient qu'elle a bu du prestone (de l'anti-gel). Elle était retournée chez les parents à Chrisitian depuis quelques mois (elle a traversé le pays comme une grande en avion). Luna est partie sur une trotte, elle avait l'habitude de s'éloigner dès que les dos étaient tournés, pour revenir quelques temps plus tard, après une longue marche dans le boisé du voisinage. Elle a probablement trouvé une flaque de prestone lors de cette dernière escapade. Ce qui est maudit, c'est que du prestone, c'est sucré. Les chiens aiment ça... Les parents de Christian ont remarqué dans les heures qui ont suivi des comportements bizarres chez Luna: elle semblait étourdie, chignait la nuit pour demander la porte (ce qu'elle ne faisait jamais), a déboulé les escaliers. Elle fut amenée chez le vétérinaire dès le lendemain, mais en vain. Le mal était déjà fait. Ce qui nous console, c'est de savoir qu'elle fut entre de bonnes mains. C'était les meilleures personnes avec qui elle pouvait être, à défaut d'être avec son maître. Elle était très bien traitée et heureuse. Cétait un chien qui aimait la liberté et je suis convaincue qu'elle a eu une bonne vie. Elle fut une complice hors pair pour Christian durant dix ans, en plus d'être le meilleur chien au monde (tout le monde aimait Luna). Du moins, nous avons eu le bonheur de partager les premiers mois de ce voyage, dans l'Ouest canadien, avec elle et les bons souvenirs qu'il en reste. R.I.P. Luna.
 
En route vers la Colombie-Britannique en juillet 2011. Luna fraîchement rasée et qui retrouve ses airs de puppy malgré ses 9 ans.

À Moraine Lake
Long Beach, Tofino


Un des derniers moments de tendresse entre Chris et Luna, à Kelowna, peu avant de quitter pour la Thaïlande en octobre 2011.
C'est le coeur dans la flotte et les yeux dans l'eau que nous nous sommes rendus à Pai. On avait pourtant hâte d'y être. Plusieurs personnes nous avait parlé des charmes de cette petite bourgade au milieu de vallées vertes et à l'ambiance quelque peu hippie. Effectivement, nous avons été séduits dès notre arrivée. Nous avons marché 2 km avec nos sac-à-dos pour nous rendre au lodge que nous avions réservé de par Agoda. En voyant les dizaines de lodges et guest houses défiler sur notre chemin, on se dit qu'on s'est sûrement fait avoir en réservant en avance. Nous arrivons finalement à un charmant endroit, le Maeyen House, là où nous avions réservé. À voir les lieux, ça vaut le 8$. Un beau jardin avec un étang et des petites cabanes en bois rond. Notre cabane était entourée de l'étang avec des centaines de poissons chat ainsi que des poules et canards qui rôdaient autour. De plus, nous avions accès à une cuisine et à internet. Vraiment chouette! Finalement, on n'a pas regretté notre réservation. Nous avons même pu avoir un meilleur prix puisque nous restions pour la semaine. Le plus chouette à cet endroit était la propriétaire. Une petite dame trop aimable. Nous étions un peu loin du centre de Pai, mais le beau-frère de la p'tite dame nous louait une mobylette pour 3$/jour. Un deal!
 
 
Peu après notre arrivée à Pai, Chris est débarqué dans l'atelier d'un tatoueur qui nous intéressait tous deux (oui oui même moi... la suite plus loin). Il a décidé de passer une partie de sa peine en se faisant faire un mémorial sur son avant-bras pour Luna. De cette façon, il aura l'impression de toujours l'avoir à ses côtés dorénavant. Le résultat plus bas. Nous avons également allumé une lanterne céleste en l'honneur de Luna et de Kao (mon chat), en signe de salut à nos animaux décédés durant notre absence.
 


Quelques jours plus tard, c'est moi qui suis passée sous l'aiguille. J'en étonne sûrement quelques uns à l'instant (est-ce que tu m'aimes toujours papa?)... En effet, c'est étonnant, car je n'avais jamais réellement désiré un tattoo, du plus loin que je me souvienne, jusqu'à il y a à peine quelques mois. Comment expliquer? J'ai eu un coup de coeur... un gros! Tout a commencé alors qu'on cueillait des mandarines en Australie. Alors qu'on poireautait dans notre tente à Gayndah, Chris faisait des recherches sur Internet afin de trouver un bon artiste tatoueur en Thaïlande. Il tenait à se faire faire un tattoo en voyage. Un artiste à Pai était recommandé sur un forum. Cet artiste avait une page facebook avec un portefolio exposé. Nous avons bien regardé tous ses tattoos. De photo en photo, on s'entendait pour dire que c'était un artiste talentueux (et Chris est de plus en plus fin connaisseur en la matière). De belles lignes, des concepts originaux, des couleurs éclatantes. C'est définitivement l'intensité des couleurs qui m'a accrochée. Puis, dans le portefolio, il y avait un tattoo d'oiseau, avec des motifs funky et colorés en guise de plumage. C'est là que j'ai eu le coup de foudre. Tout de suite j'ai pensé: Si j'ai un tattoo, ce sera quelques chose de similaire.... mais plus gros.... et plus élancé...et dans le dos! J'y ai repensé dans les mois qui ont suivi, j'en ai même fait des dessins. Mais l'idée changeait peu. Lorsque je suis arrivée à Pai je n'étais pas encore certaine si j'allais le faire. J'attendais l'analyse du feeling que j'allais avoir en entrant dans l'atelier et en rencontrant l'artiste. Nous y sommes allés une première fois pour le tattoo à Chris. L'atelier ressemblait à ce qui était montré sur les photos sur la page facebook, c'est-à-dire sympa, propre et professionnel. En plus, le staff emménageait dans un atelier encore plus grand, plus beau et mieux aménagé, quelques jours plus tard. J'ai aussi eu un bon feeling en rencontrant l'artiste qui se nomme Poh, un nom à sonorité prédestinée. Je lui ai demandé de me faire un dessin en précisant ce que je voulais: un oiseau protecteur, élégant (dans le genre du paon, mais sans être un paon), avec des motifs colorés et funky, dessiné sur toute ma longueur lombaire, à droite. Poh semblait bien saisir mon idée. Chris me trouvait un peu folle de me faire tattouer sur une aussi grande surface pour un premier tattoo. "Bah non!", j'suis capable d'en prendre que je m'dis. Quand j'ai quelque chose dans la tête... Je suis retournée à l'atelier, le nouvel atelier, 2-3 jours plus tard pour voir ce que Poh m'avait pondu comme oiseau. Wow! C'était vraiment un beau dessin! C'était en plein ça! ... À l'exception que le dessin était beaucoup trop gros. L'oiseau faisait tout mon dos! J'ai repréciser à Poh ce que je voulais: un tattoo moins large, de façon à ce qu'il couvre la moitié de mon dos. Nous nous sommes entendus sur un prix, puis sur un rendez-vous. Ça y'est j'allais me faire tatouer! Selon Poh le tatouage allait durer 2 jours entiers, soit 16 heures. J'ai passé au travers de la première journée mieux que je m'attendais. La partie supérieure était faite en 7 heures. Malgré tout, je n'étais pas fachée que Poh m'offre de forts anti-douleurs après les premières heures passées. 7 heures affilées à se faire tatouer pour une première fois, c'est quand même intense! Chris avait peur que les gens pensent qu'il m'ait influencée, car difficile de cacher qu'il est amateur de cet art. Ce n'est pas le cas (bien que je n'aurais probablement jamais vu l'art de Poh si ce n'était de Chris). Je tiens à dire que je l'ai fait pour moi uniquement. J'y ai rattaché plusieurs significations personnelles. J'allais marquer ma peau comme ce voyage allait marquer ma vie. Non seulement ce tattoo est un souvenir de cette aventure, c'est surtout un rappel de mon état d'âme durant cette période, de la partie de moi que j'y ai retrouvée et que j'avais oubliée depuis un peu trop longtemps. Pour moi, c'est mon oiseau protecteur, mon lucky bird!
 

 
La deuxième journée fut plus difficile. Pour faire la queue de l'oiseau, Poh faisait du free hand, il faisait le dessin directement sur mon dos, afin de mieux suivre ma morphologie. Au crayon feutre, il a dessiné un chiffre impair de queue, soit cinq, car les chiffres impairs sont considérés chanceux en Thaïlande. Le processus fut très long: le dessin au feutre, le traçage à la machine, puis le remplissage avec l'encre de couleur. Après 4-5 heures, j'en menais pas large, malgré les anti-douleurs qui m'étaient fournis. Ma peau était déjà sensibilisée de la veille et l'aiguille devenait de moins en moins tolérable. Le désespoir m'envahissait de plus en plus. Je voyais le temps filer et mon tattoo qui ne finissait pas de finir. Après plus de 5 heures, Poh en était maintenant au remplissage, le pire. Il fallait se rendre à l'évidence: le tattoo n'allait pas se finir à ce jour. Mais là on a un problème: en théorie, il ne faut pas tatouer une peau déjà tatouée avant 2 semaines. Si ce n'était pas que nous avions un voyage à poursuivre, cela n'aurait pas été un problème. Nos visas de touriste se terminent dans quelques jours et nous avions planifié quitter la Thaïlande dans les jours qui devaient suivre. Poh me dit que ma peau semble bien guérir et que si le processus de guérison se déroule bien, il est possible de me tatouer de nouveau à une semaine d'intervale. Nos billets d'avion étant achetés pour le retour au Québec, nous devenions de plus en plus pressés dans le temps. Néanmoins, une semaine restait raisonnable dans notre espace-temps. Cela ne compromettait pas nos plans en d'autres pays et ça nous donnait l'occasion d'aller voir d'autres lieux, en autant que nous soyions de retour à Pai en une semaine. Toutefois, nos visa expiraient en moins d'une semaine. Ainsi, il fallait faire un visa run, c'est-à-dire sortir de la Thaïlande pour y entrer de nouveau. En entrant au pays par voie terrestre, cela nous permet un quinze jours supplémentaires de visite sans frais. Dans les pays voisins, le plus court trajet de visa run d'où nous étions, était de se rendre à Mae Sai, où se trouve la fontière nord entre la Thaïlande et la Birmanie. Il y a des minivans à partir de Pai qui font le trajet à presque tous les jours pour le renouvellement des visas des touristes. C'est alors que l'idée de passer la semaine en Birmanie m'est passée par la tête. Plus j'entends parler de ce pays par les gens qui croisent notre route et qui y sont allés, plus j'ai le goût d'y aller. Mais la Birmanie (renommé Myanmar par le gouvernement militaire en 1989) est encore en émoi à certains endroits. À moins d'atterrir à Rangoon, l'ancienne capitale de la Birmanie, de par Bangkok, l'entrée dans ce pays est plus difficile. Je me suis informée sur la situation et sur la marche à suivre pour entrer dans ce pays de par le Nord. Ça devient compliqué car la zone d'accès est restreinte. En fait, nous sommes en plein triangle d'or et c'est une région sensible. Tout d'abord, une fois à Mae Sai, il faut traverser un petit pont, puis on arrive à Tachilek, la ville frontalière du côté birman. Puis il faut payer 500 bahts (environ 15$) pour le visa en Birmanie. De Tachilek, il y a seulement 2 villes où nous pouvons nous rendre en tant que touriste: Kengtung ou Mong La. Les formalités administratives sont longues et peuvent être très coûteuses. Apparemment, les autorités font tout pour décourager les touristes de faire des escapades dans cette région. Pour se rendre à une des 2 villes permises, il faut être accompagné d'un guide, souvent imposé par le gouvernement militaire et selon ce que j'ai lu, il faut payer le guide 1000 bahts par jour (environ 35 $) en plus de payer ses dépenses (nourriture-logis). Probablement que ces frais payés retournent en grosse partie au gouvernement militaire, ce que nous ne désirons pas encourager. Puis, il faut laisser son passeport aux douaniers à la frontière et revenir à ce même point dans un délais maximal de 14 jours. Sans mentionner les nombreux check-points militaires sur la route... Il faut être très très motivé! Le guide est obligatoire. En fait, c'est plutôt un chaperon qui nous garde à l'oeil pour s'assurer que nous ne nous aventurons pas dans des coins non-autorisés et surtout pour assurer que personne ne joue les journalistes. Ça semblait être toute qu'une aventure, mais nous n'avions pas l'énergie et l'argent pour entreprendre une telle expédition. Ainsi, nous avons mis les pieds en Birmanie, mais nous avons fait demi-tour à Tachilek pour reprendre notre van à Mae Sai, en Thaïlande. Un autre jour, j'irai plus loin en ce pays.
 
 

À défaut de la Birmanie, nous avons décidé d'arrêter à Chiang Rai qui se trouvait sur le chemin du visa run. On pensait y rester 4-5 jours. Ce n'est pas une petite ville et c'est le centre commercial du triangle d'or. Apparamment, les champs de pavot poussaient allègrement dans les campagnes aux alentours il y a à peine une dizaine d'années. Maintenant, la majorité des plantations de pavot sont remplacés par d'autres types de culture comme celle du café, suite à des pressions de la part des autorités gouvernementales. De notre point de vue, les sols doivent être appauvris, car Chiang Rai nous a laissé une impression morne, en plus que tout côute cher. Notre chambre d'hôtel, nos repas, tout nous coûte au moins le double de ce que nous avions l'habitude de débourser à Pai pour le même type de qualité. Un des seuls intérêts que nous y avons trouvé est le White Temple, un temple moderne, tout en blanc, construit en 1998 par un artiste visuel thaï. Toutes les façades et statuettes à l'extérieur du temple sont blanches et sont recouvertes de mosaïques de miroir. C'est vraiment superbe! Je m'y connais peu, mais le concept artistique de l'oeuvre semble être un mélange du divin, de la mort et d'Hollywood. Autant qu'on y retrouve plusieurs symboliques du boudhisme, on y retrouver des crânes un peu partout (même sur les bornes de délimitation sur la route) ainsi qu'une statue de predator (oui oui l'extra-terrestre dans le film de Schwarzenegger) qui surgit du gazon. C'est capoté! Il est interdit de prendre des photos à l'intérieur du temple et c'est bien surveillé. L'intérieur du temple réserve également des surprises, sous forme d'une murale étonnante. Il s'agit d'une scène apocalyptique, où sur un des murs, on trouve une grosse face de démon avec dans un oeil, le portrait de George W. Bush, et dans l'autre oeil, le portrait d'Ousama Bin Laden. Dans la bouche du démon, il y a les deux tours jumelles enflammées avec une pompe à essence enroulée tout autour. Au travers de la scène, on retrouve une multitude de personnages populaires du cinéma tel Spider Man, Neo (The Matrix), Jack Sparrow, Avatar et même Kung Fu Panda! Dans la catégorie temple, définitivement le White Temple est hors du commun.
 
The White Temple


 

 
Nous sommes restés 2 nuits à Chiang Rai, le temps de voir le temple blanc, de se promener un peu en mobylette dans les environs, d'aller au marché de nuit, puis de se rendre compte qu'on avait probablement mieux à faire ailleurs. (J'ai su plus tard qu'il y avait un musée vraiment intéressant sur les ethnies de montagnes en Thaïlande...)  Pourquoi ne pas retourner à Pai alors? Reprendre le temps de vivre,  comme on l'avait si bien fait durant une grosse semaine? En effet, autre que de se tremper dans les hot springs, de visiter le petit canyon, de se rendre à des cascades d'eau et (ah oui!) de se faire encrer la peau bien sûr, nous avons pris cela très relax à Pai. Les journées se déroulaient entre flâner dans les bons petits casse-croûtes ou restos organiques, lire un bon livre, écouter de la musique, se régaler au marché de nuit tout en zieutant tout l'artisanat qui se déployait autour. L'idée de retourner à Pai nous plaisait bien, finalement. Nous avons donc pris un bus pour Chiang Mai, puis une van pour Pai le lendemain. La route entre Chiang Mai et Pai compte des centaines de courbes. Bien qu'il n'y ait qu'environ 130 km qui séparent les 2 endroits, le trajet dure 3 heures.  Vaut mieux être avertis pour les coeurs sensibles. Nous, on s'est fait avoir sur ce trajet alors qu'on faisait le sens inverse lors de notre visa run. Le départ du visa run était à 5h00 a.m.. Nous avions le ventre vide, puisque rien n'était ouvert à cette heure autre que le 7 eleven. En plus, nous avions un chauffeur impatient qui a probablement fait le trajet en un temps record, puisqu'il prenait les courbes une après l'autre à toute allure.  En moins de 20 minutes, Chris et moi on s'est retrouvé la tête en dehors de la van ou entre les jambes dans un sac de plastique à renvoyer notre nourriture de la veille. Vraiment pénible... Et le chauffeur qui ne ralentit en rien et qui nous jette un coup d'oeil moqueur en affirmant qu'on n'aurait pas dû boire autant le dernier soir. Je lui ai dit que je n'avais pas bu la veille... J'aurais dû lui dire aussi que c'est lui qui conduisait comme un  /#$**!! d'cinglé!  Pour retourner à Pai, nous avons eu un tout autre spécimen de chauffeur. Celui là donnait l'impression d'avoir tout le temps devant lui. Il cruisait les demoiselles assises à côté de lui, faisait plein de blagues pas drôles et ralentissait pour nous pointer n'importe quoi comme des chiens errants et des vaches en disant : " ooooh a monkey!" ou "oooohhh an elephant!". Tout de même plus sympas comme ride. Nous sommes retournés au Maeyen House pour revoir l'adorable p'tite dame propriétaire qui était étonnée de nous revoir si tôt.  Le temps passe bien à Pai, malgré le fait que la ville devenait de plus en plus achalandée depuis notre première visite. Puis le grand jour est enfin arrivé: mon dernier rendez-vous pour mon tatouage. Un dernier 6 heures et c'était terminé. Mon tattoo aura donc pris 20 heures à faire. 20 heures à me faire tatouer en une semaine... faut le faire. En d'autres circonstances, j'aurais davantage pris mon temps. Mon chum m'appelle "la tough, la dure" depuis ... ;) Je suis bien satisfaite du résultat, à 85%. Il y aura quelques petits trucs à paufiner avec le temps. Comme on dit, une oeuvre n'est jamais terminée. Je ne regrette en rien mon choix.
 
Les finalités enfin!

Afin de laisser un peu de temps à mon dos endolori, avant de porter mon sac-à-dos aux portes du Laos, nous avons pris un 3 jours supplémentaires dans les alentours de Pai. Nous sommes partis en randonnée, en mobylette, vers Mae Hong Son, à 110 km au Nord-Est, non loin de la frontière avec la Birmanie. Notre premier stop fut à Ban Nam Rim, a à peine 40 km de Pai. Nous avons arrêté au Lisu Lodge, une petite place de bungalows dans un village Lisu, une ethnie montagnarde. L'endroit nous était fortement conseillé par nos amis néo-zélandais avec qui nous avions travaillé sur la ferme d'agrumes en Australie. Sur le chemin, une pancarte facile à manquer si nous ne connaissons pas l'existence du lieu. Nous étions les seuls touristes à avoir bifurqué dans cette direction à ce moment.  La place est tenu par un Allemand et une femme Lisu qui forme un couple. Vraiment joli comme endroit. Nous avons choisi le bungalow de luxe pour 350 bahts, qui offrait vraiment plus d'atouts et de confort que les bungalows de base à 150 bahts (des petites cabanes en paillase surmontées sur une plate-forme avec un lit au sol et un net seulement). Ça vaut vraiment la peine de payer la différence. Tout autour de notre bungalow, des arbres de mulberries, un fruit très semblable aux mûres. Un peu plus loin des champs de riz de montagne, des champs d'haricots, des champs d'herbes fraîches, des arbres avec des feuilles aussi grosses que moi. Nous étions à un endroit où la nature semblait bien généreuse. Le propriétaire nous a bien expliqué les endroits qui valaient la peine d'être vus dans les alentours. Des endroits charmants, peu connus et peu fréquentés par les touristes, comme on les aime! Nous étions en plein coeur d'une importante région spéléologique et nous avons visité une des nombreuses caves près de Soppong en après-midi. Les propriétaires du Lisu Lodge nous ont proposé de choisir le Lisu Dinner, qui consiste à partager le repas du soir avec la famille. Un deal! Pour à peine 2 $, on nous propose 4-5 plats de succulente nourriture locale à partager avec des gens agréables. C'est là qu'on a mangé nos premier vers. Des vers de bambou frits, qui ont l'allure de gros asticots. Mmmmm... Apparamment, c'est très cher payé le kilo, puisqu'il en faut beaucoup pour faire un kilo et qu'ils sont difficiles à trouver (ils sont à l'intérieur des bambous).  Sur la table, il y a un bol plein, parmis les différents couverts, servis avec une sauce au chili. Les propriétaires nous disent que leur fille de 8 ans en raffole et qu'elle ne mangerait que ça s'ils la laissaient faire. On a osé y goûter. Croustillants et surprenamment, pas du tout dégoutants. Puis, la fillette s'est sauvée avec le bol de vers et on n'en a pas repris... jusqu'au souper du lendemain. C'est peu goûteux en fait et la texture ressemble un peu à celle de chips.
 
 


Au Lisu Lodge







Pour notre 2ième journée de ballade, nous avons entrepris la route pour Mae Hong Son. Le propriétaire du Lisu Lodge nous a bien avertis qu'il n'y avait rien d'intéressant là, mais il nous avait parlé de plusieurs spots qui valaient un arrêt sur le même chemin. En effet, il n'y avait rien d'intéressant à Mae Hong Son. On s'y est arrêtés une heure pour mangé et pour visité un des grands temples de la ville, plutôt banal en fin de compte. Mais la route pour s'y rendre, alors là, ça valait la peine! Une route bien en courbes avec des paysages époustouflants de montagnes verdoyantes tout autour. Une bonne cure d'air frais! Sur le chemin, on s'est arrêté à un monastère au flanc d'une paroi rocheuse qui nous a baigné dans une atmosphère très zen. Nous avons également croisé des villages très typiques de différentes tribus de montagne. Vraiment une belle balade! Nous avons terminé notre journée en nous promenant à pieds dans les alentours du Lisu Lodge, à cueillir quelques grains de riz de montagne et quelques haricots. Sur la route, on croise deux petits garçons d'environ 4 ans qui se cachent dans des buissons. On leur fait un "Sawadika" (salut thaïlandais) et ils nous répondent très formellement, en joignant leur petites mains devant leurs fronts, en fermant les yeux et en inclinant la tête. Trop mignons!  Je craque!
 


Mae Hong Son



 
Les Sawadika Boys



Tableau récurrent sur notre route
 
Cette excursion terminait bien notre temps en Thaïlande, qui fut plus long que prévu. Pas facile de quitter la Thaïlande! Malgré y avoir passé 2 mois et demi en tout et partout (incluant notre première visite en octobre 2011), on en veut encore. Néanmoins il est temps pour nous de poursuivre notre voyage en indochine. Nous sommes retournés une dernière fois au Maeyen House à Pai pour récupérer nos sac-à-dos et remercier la gentille p'tite dame de l'endroit pour sa gentillesse et tous ses services depuis 2 semaines. Nous lui avons offert des petits produits provenant d'une boutique naturelle en ville (du savon, de la crème et des grignotines au miel), en guise de remerciement. On y avait réfléchi un bon moment, à savoir si on lui offrait quelque chose et quoi, considérant les différences de culture. Tout de même, elle avait gardé nos gros sac-à-dos dans sa maison à 2 reprises durant nos ballades en dehors de Pai et nous avait même fait un lift à 5h00 a.m. afin que nous puissions prendre notre van pour notre visa run. Finalement, je crois que notre cadeau l'a gênée. Elle semblait plus mal à l'aise qu' heureuse, ce qui nous a mis mal à l'aise à notre tour. Du moins, l'intention était là... Puis, nous avons pris un van de soir, jusqu'à la frontière du Laos, excités et nostalgiques (déjà) à la fois.
 
Ce n'est qu'un au revoir avec la Thaïlande... À ton tour Laos!
 

1 commentaire:

  1. Bonjour . ton blog est vraiment interessent , je suis tomber dessus et je l'est lu au grand complet dommage que tu ne l'est pas terminer , j'aurais aimer lire ton récit sur le Laos et le fruit picking en Australie prévue ect......Une belle écriture et un beau récit bien détailler .

    si un jour tu le termine , je vais venir le lire ;)

    bye bye

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